C'est le début d'aujourd'hui pour moi - un lendemain, déjà. Pour toi, c'est encore hier.
Je tente de m'endormir, dans mon matin où le soleil commence tout juste à légèrement colorer les nuages, tandis que les étoiles brillent à ta fenêtre.
Cet océan est bien trop grand, et tu es bien trop loin. En fermant les yeux, je te vois, juste le temps de souffler une bougie, et j'ose espérer que quand je vais les ouvrir à nouveau, ce sera parce que tu m'auras réveillée en te retournant.
Je rêve un peu, en pensant à tout cela, et mes étoiles deviennent moins vives tandis que la neige virevolte autour des tiennes.
La lune pâlit, mais elle reste et persiste encore dans le ciel. C'est peut être bien le lendemain de ton aujourd'hui pour moi, et la mer est peut être bien trop grande pour que je la traverse avant que tu t'endormes, mais en me levant, je t'offrirai ma lune.
Au fond, celle-là, c'est aussi la tienne.
Tiens. Partageons notre lune.
La chanson de la plûme
Reflexions, songes muettes, pensées et désirs
Bienvenue!
N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…
lundi 26 décembre 2011
mardi 22 novembre 2011
Une question, des centaines d'étincelles.
La semaine dernière, un ami m'a posé une question toute simple.
"Pourquoi ce grand sourire?"
Et tout de suite, j'ai pensé à toi.
Tu vois, il y a, dans plein de petits moments, des étincelles d'amour.
Il y en a dans les petits lancements de joie qui me traversent quand je pense à toi, même quand c'est juste une pensée de passage.
D'autres sont dans le serrement de mon cœur quand tu te retournes contre moi au milieu de la nuit et que je sens la chaleur de ton corps contre le mien.
Je les sens dans les moments où nous étudions côte-à-côte ou avec mes jambes sur les tiennes au fond d'un canapé, et que je lève la tête brièvement mi-songe et que j'ai le souffle coupé en te regardant, et que j'en perds le fil des mots.
Dans le pétillement de tes yeux sous la pluie ou quand le vent souffle d'un coup et fait luire un petit voile de larmes de froid contre une profondeur si douce, les étincelles y sont aussi.
Elles dansent sur ta eau tendue, que je voudrais caresser longtemps, éternellement, pour la sentir sous ma main quand j'ai peur de te réveiller mais que je ne peux m'empêcher de te toucher.
Ces étincelles, elles poussent aussi dans tes cheveux de jaie, que je retrouve entremêlés au miens quand je passe sous la douche, ou que je m'allonge sur un lit qui me semble soudain trop grand par ton absence, cheveux dans lesquels mes doigts s'emmêlent pour que ce soit encore un peu plus difficile qu'on se sépare.
Je les vois dans la forme de ton corps qui se moule si bien, si doucement contre le mien, mais aussi dans mon cœur qui veut hurler parfois tellement il déborde d'émotions crues qui se bousculent et se chamboulent pour tenter de se dompter et de se contenir dans une douce caresse d'un doigt contre ta joue ou d'un léger baiser.
Tu sais, dans chacun des mots insensés que je t'invente et que je murmure contre ton cou, il y a un "je t'aime" qui se cache et qui attend que le sommeil engourdisse tes paupières pour qu'il puisse sortir de sa cachette et se glisser jusqu'à tes lèvres et y rester.
Ces étincelles, elles brillent aussi quand j'entends le changement dans ta voix quand tu me parles de ton père, ou la douceur cachée sous la frustration quand tu parles à ta mère, ou sinon ton sourire dans ta voix au téléphone quand on se parle tard dans la nuit avant que je m'endorme avec le murmure de ta voix dans mon oreille.
Au fond de mes moments de lassitude, ou quand les démons que je refoule toujours réapparaissent et bourdonnent sournoisement comme une vague noire devant mes yeux, dans ces moments là, tes bras coupent, m'encerclent, une forteresse bienvenue qui me défend de moi-même a grands coups d'amour qui ne se laisse pas assaillir par la laideur qui fourmente, et dans ces moments-là, les étincelles clignent aussi, calmement, comme la lumière d'une phare.
Tellement d'étincelles qu'une seule année a fait jaillir et grandir, qui ne veulent pas se contenir et qui débordent de partout, un torrent qui refuse de rester dans son lit et qui coule, encore et encore, pendant des années.
Parfois, j'en vois tellement qu'elles m'éblouissent et qu'elles m'aveuglent, et pendant un bref instant, je ne vois rien d'autre.
Tout cela est un peu compliqué et long à répondre à une question toute simple.
"Alors? Pourquoi ce grand sourire?"
"Oh, rien. Je pensais à quelque chose."
"...Tu sais, t'es vachement mignonne quand t'es amoureuse."
"Pourquoi ce grand sourire?"
Et tout de suite, j'ai pensé à toi.
Tu vois, il y a, dans plein de petits moments, des étincelles d'amour.
Il y en a dans les petits lancements de joie qui me traversent quand je pense à toi, même quand c'est juste une pensée de passage.
D'autres sont dans le serrement de mon cœur quand tu te retournes contre moi au milieu de la nuit et que je sens la chaleur de ton corps contre le mien.
Je les sens dans les moments où nous étudions côte-à-côte ou avec mes jambes sur les tiennes au fond d'un canapé, et que je lève la tête brièvement mi-songe et que j'ai le souffle coupé en te regardant, et que j'en perds le fil des mots.
Dans le pétillement de tes yeux sous la pluie ou quand le vent souffle d'un coup et fait luire un petit voile de larmes de froid contre une profondeur si douce, les étincelles y sont aussi.
Elles dansent sur ta eau tendue, que je voudrais caresser longtemps, éternellement, pour la sentir sous ma main quand j'ai peur de te réveiller mais que je ne peux m'empêcher de te toucher.
Ces étincelles, elles poussent aussi dans tes cheveux de jaie, que je retrouve entremêlés au miens quand je passe sous la douche, ou que je m'allonge sur un lit qui me semble soudain trop grand par ton absence, cheveux dans lesquels mes doigts s'emmêlent pour que ce soit encore un peu plus difficile qu'on se sépare.
Je les vois dans la forme de ton corps qui se moule si bien, si doucement contre le mien, mais aussi dans mon cœur qui veut hurler parfois tellement il déborde d'émotions crues qui se bousculent et se chamboulent pour tenter de se dompter et de se contenir dans une douce caresse d'un doigt contre ta joue ou d'un léger baiser.
Tu sais, dans chacun des mots insensés que je t'invente et que je murmure contre ton cou, il y a un "je t'aime" qui se cache et qui attend que le sommeil engourdisse tes paupières pour qu'il puisse sortir de sa cachette et se glisser jusqu'à tes lèvres et y rester.
Ces étincelles, elles brillent aussi quand j'entends le changement dans ta voix quand tu me parles de ton père, ou la douceur cachée sous la frustration quand tu parles à ta mère, ou sinon ton sourire dans ta voix au téléphone quand on se parle tard dans la nuit avant que je m'endorme avec le murmure de ta voix dans mon oreille.
Au fond de mes moments de lassitude, ou quand les démons que je refoule toujours réapparaissent et bourdonnent sournoisement comme une vague noire devant mes yeux, dans ces moments là, tes bras coupent, m'encerclent, une forteresse bienvenue qui me défend de moi-même a grands coups d'amour qui ne se laisse pas assaillir par la laideur qui fourmente, et dans ces moments-là, les étincelles clignent aussi, calmement, comme la lumière d'une phare.
Tellement d'étincelles qu'une seule année a fait jaillir et grandir, qui ne veulent pas se contenir et qui débordent de partout, un torrent qui refuse de rester dans son lit et qui coule, encore et encore, pendant des années.
Parfois, j'en vois tellement qu'elles m'éblouissent et qu'elles m'aveuglent, et pendant un bref instant, je ne vois rien d'autre.
Tout cela est un peu compliqué et long à répondre à une question toute simple.
"Alors? Pourquoi ce grand sourire?"
"Oh, rien. Je pensais à quelque chose."
"...Tu sais, t'es vachement mignonne quand t'es amoureuse."
lundi 7 novembre 2011
Petites mains
Blottie au fond des miennes, des mains. Mains de la même taille que les miennes, petites mains menues, douces, si douces, un songe plus foncées que les miennes. Mains tenues pour faire des promesses, mains qui caressent et qui aiment, petites mains.
Blottie au fond des miennes, des mains, les tiennes.
Blottie au fond des miennes, des mains, les tiennes.
mercredi 19 octobre 2011
Je voudrais:
que le bruit dans ma tête se taise, juste un petit peu, un court moment, le temps que je m'assoupisse.
voir les étoiles par ma fenêtre et les compter une à une jusqu'à ce qu'elles brillent si fort dans mes yeux que je ne vois rien d'autre.
ne plus me sentir prédire un moment dans lequel je vais me découler le long d'une côte parfois si vertigineuse, parfois trop lente.
vider les quelques larmes qui semblent accrochées, perlées aux coins de mes yeux à moitié-clos.
pouvoir faire avancer les heures (les jours, les semaines et les mois) pour traverser cette impasse qui pourtant ne durera pas plus que les quelques nuits qui suivent.
ne plus me rappeler qu'un jour (ou deux), vous vous êtes presque embrassées.
doucement m'effondrer au fond de mon lit pour hiberner un peu, ayant réchauffé la couette avec des souvenirs d'un printemps ensoleillé qui somnole sous ma peau.
oublier les petits doutes et les grandes incertitudes.
enfin m'endormir.
voir les étoiles par ma fenêtre et les compter une à une jusqu'à ce qu'elles brillent si fort dans mes yeux que je ne vois rien d'autre.
ne plus me sentir prédire un moment dans lequel je vais me découler le long d'une côte parfois si vertigineuse, parfois trop lente.
vider les quelques larmes qui semblent accrochées, perlées aux coins de mes yeux à moitié-clos.
pouvoir faire avancer les heures (les jours, les semaines et les mois) pour traverser cette impasse qui pourtant ne durera pas plus que les quelques nuits qui suivent.
ne plus me rappeler qu'un jour (ou deux), vous vous êtes presque embrassées.
doucement m'effondrer au fond de mon lit pour hiberner un peu, ayant réchauffé la couette avec des souvenirs d'un printemps ensoleillé qui somnole sous ma peau.
oublier les petits doutes et les grandes incertitudes.
enfin m'endormir.
dimanche 9 octobre 2011
Tout d'un coup..
...fracas.
Comme le bruit d'une assiette qui se brise, mais caché (cassé?) tout au fond de moi, j'entend un bruit comme les cloches d'un souci que se fragmente dans ce qui semble soudain être trop profond pour que les étoiles y pénètrent.
Qu'ai-je fait, que n'ai-je pas fait? Tout d'un coup, il résonne, ce bruit si silencieux d'un pleur déchirant au fond de moi, que personne d'autre n'entend, mais qui semble retentir dans mes oreilles tel le bourdonnement des cloches dans les oreilles d'une nonne.
Toi, si jolie, si belle, qui me donne tant de plaisir et de sourires, te voilà partie sans dire un mot (ou presque), partie en courant de chez moi pour rentrer dans un chez-toi qui me semble si loin et inaccessible. Loin, trop loin, pour que mes mots ne puissent t'atteindre en personne, et donc je les couche sur un écran volé aux voisins plus-ou-moins lointains qui ne se soucient pas du désir de leur voisine, qui ne veut que parler, et tenter de raconter.
(Ce n'est que la petite tristesse qui mijote de temps en temps sous tous les sourires et baisers qui remonte la surface, ce n'est que cette petite partie de moi qui ressort, mais elle n'en est pas moins mélancolique.)
...
(Cette partie, c'est un peu elle qui écrit ce soir.)
Ce soir, ce sont les petites pensées qui poussent au fond de moi, les petites choses qui fermentent et puis me font sanglotersursauterfrissonner, d'un coup soudain, d'un choc étincelant, ce sont elles qui me font songer vis-à-vis de tout ce qui me semblait si sur auparavant. Ce soir, et peut être que c'est le vin que j'ai avalé, (les paroles que j'ai ravalé, les songes que j'ai refoulées,) je veux sentir le vent contre ma figure avant de sentir ton souffle contre ma joue et ta chaleur contre moi - cette chaleur me rassurant que malgré tout ce qui semble tout d'un coup si difficile, si incertain, tu es là (et tu y resteras encore,) au moins jusqu'à ce que j'arrête de frissonner, et que je puisse enfin, doucement, m'apaiser - Souffle incertain - respirer.
Comme le bruit d'une assiette qui se brise, mais caché (cassé?) tout au fond de moi, j'entend un bruit comme les cloches d'un souci que se fragmente dans ce qui semble soudain être trop profond pour que les étoiles y pénètrent.
Qu'ai-je fait, que n'ai-je pas fait? Tout d'un coup, il résonne, ce bruit si silencieux d'un pleur déchirant au fond de moi, que personne d'autre n'entend, mais qui semble retentir dans mes oreilles tel le bourdonnement des cloches dans les oreilles d'une nonne.
Toi, si jolie, si belle, qui me donne tant de plaisir et de sourires, te voilà partie sans dire un mot (ou presque), partie en courant de chez moi pour rentrer dans un chez-toi qui me semble si loin et inaccessible. Loin, trop loin, pour que mes mots ne puissent t'atteindre en personne, et donc je les couche sur un écran volé aux voisins plus-ou-moins lointains qui ne se soucient pas du désir de leur voisine, qui ne veut que parler, et tenter de raconter.
(Ce n'est que la petite tristesse qui mijote de temps en temps sous tous les sourires et baisers qui remonte la surface, ce n'est que cette petite partie de moi qui ressort, mais elle n'en est pas moins mélancolique.)
...
(Cette partie, c'est un peu elle qui écrit ce soir.)
Ce soir, ce sont les petites pensées qui poussent au fond de moi, les petites choses qui fermentent et puis me font sanglotersursauterfrissonner, d'un coup soudain, d'un choc étincelant, ce sont elles qui me font songer vis-à-vis de tout ce qui me semblait si sur auparavant. Ce soir, et peut être que c'est le vin que j'ai avalé, (les paroles que j'ai ravalé, les songes que j'ai refoulées,) je veux sentir le vent contre ma figure avant de sentir ton souffle contre ma joue et ta chaleur contre moi - cette chaleur me rassurant que malgré tout ce qui semble tout d'un coup si difficile, si incertain, tu es là (et tu y resteras encore,) au moins jusqu'à ce que j'arrête de frissonner, et que je puisse enfin, doucement, m'apaiser - Souffle incertain - respirer.
jeudi 9 juin 2011
Sur la pointe des pieds, à la bordure du rêve, dans le nuage d'une nouvelle année...
(Aujourd'hui, j'ai battu mon record personnel d'années et de journées vécues...)
Pas à pas, en petit pas bourré et grands sauts lancés, j'avance et je franchis.
Une nouvelle année qui arrive, une nouvelle année d'age qui, tout doucement, comme une mère qui caresse les cheveux d'un enfant qui dort, s'est blottit à côté de moi pendant que je regardais ailleurs.
Dix ans, et puis encore huit, et voilà que j'entame une dix-neuvième année depuis que j'ai franchi pour la première fois la frontière du rêve entre la non-vie et l'existence, et la borne que je passe cette fois-ci est bien plus grande et importante que celles que j'ai laissées derrière moi.
En regardant devant, je ne peux m'empêcher d'aussi regarder en arrière, de me souvenir, de penser et de repenser à ce que cette dernière année de vie, celle qui s'est passée tantôt doucement, tantôt douloureusement, m'a offerte.
Une année où tant de choses se sont passées;
Départ de chez moi pour me construire un nouveau chez-moi, de l'autre côté d'un océan si grand, si profond, si brutalement vaste que j'ai failli m'y perdre en partant.
Nouvelle vie, nouveaux amis, nouvelles amies, retrouvailles avec les anciens et découverte des nouveaux pour me sentir ballotée entre le passé vécu ici et le présent qui vit.
Vie vécue au jour le jour, avec des moments si puissants, si forts, si cruels parfois et doux d'autres fois qu'elle m'a laissé bouche bée et souffle coupé avec son passage.
Année passée avec parfois des nuées de larmes qui ne voulaient pas couler tant que je ne dormais pas pour que je me réveille ensuite noyée dans celles que le sommeil m'avait laissé verser.
Des mois où mon "moi" s'est perdu, puis redéfini, restructuré et reconstruit, une semaine de fou où tout a dégringolé pour qu'enfin, les mots s'échappent et que je tende la main.
Des moments si déchirants dans leur nécessité où la main que j'avais tendue fût prise et caressée, ou où elle s'est retirée de crainte de se brûler au regard et aux paroles des autres.
Les douleurs rondes et complètes comme des perles de mercure jaillies d'un thermomêtre d'émotions frappé contre l'asphalte d'un rêve brisé, qui m'ont rendue folle et incohérente dans mon incompréhension.
Moments passés dans la compagnie des autres ou dans les bras des amis qui ont refusé de me laisser tomber au fond du précipice que je voyais se créer.
Nuits passées à me questionner pour tenter de comprendre ce que je sentais et des matins où je me suis réveillée avec le sourire au lèvres et le coeur brûlant malgré le froid de l'autre côté de la fenêtre.
Tout cela, mais aussi les petits moments plus doux que le pull en cachemire d'un père et plus tendre que le vert timide d'un nouveau bourgeon qui se pointe au premier rayon pâle du soleil printanier.
Des matins où j'ai ouvert les yeux pour voir le visage endormi de quelqu'un que j'aime et contre qui je me suis blottie pour que sa chaleur m'enveloppe tout autant.
L'éclat d'un fou rire qui fuse dans une petite pièce close où tous peuvent être ceux qu'ils sont sous toutes ces façades qu'ils se sont construits.
Un petit baiser distrait sur le coin des lèvres ou un baiser volé entre deux mots avec un scintillement des yeux et une main qui se glisse dans la mienne.
Des longues heures passées à discuter avec un bon ami au coeur bien plus tendre que son expression de granit et qui se découvre petit à petit pour se laisser flatter.
Les applaudissements enfin entendus à la fin d'un semestre de cours pour voir un prof rougir de plaisir et sourire avant de souhaiter bonne chance à ces élèves qui l'ont écouté pendant des longs mois.
Le bruissement des feuilles chantant dans la fenêtre ouverte pour laisser danser l'air et rafraichir une petite chambre qui a tant vu dans une courte année scolaire.
Pendant l'année de mes dix-sept ans, tant de choses se sont passées - pour le meilleur ou pour le pire, le temps s'est écoulé et les moments ont fondus pour faire place à une nouvelle étape. Je me suis brisée (le coeur, entre autres) en mille morceaux, et les fragments ont recommencés a être ramassés et recollés, et je suis tombée follement, éperdument amoureuse.
Ce fût une longue année, je ne puis le nier, mais ce fût une année sentie et ressentie. Et j'ai survécu.
Alors, très chère Vie, traître maîtresse, vas-y. Offre-moi ce que tu as de plus beau, et défie moi avec ce que tu as de plus dur - je t'attends.
(...Je recommence demain.)
Pas à pas, en petit pas bourré et grands sauts lancés, j'avance et je franchis.
Une nouvelle année qui arrive, une nouvelle année d'age qui, tout doucement, comme une mère qui caresse les cheveux d'un enfant qui dort, s'est blottit à côté de moi pendant que je regardais ailleurs.
Dix ans, et puis encore huit, et voilà que j'entame une dix-neuvième année depuis que j'ai franchi pour la première fois la frontière du rêve entre la non-vie et l'existence, et la borne que je passe cette fois-ci est bien plus grande et importante que celles que j'ai laissées derrière moi.
En regardant devant, je ne peux m'empêcher d'aussi regarder en arrière, de me souvenir, de penser et de repenser à ce que cette dernière année de vie, celle qui s'est passée tantôt doucement, tantôt douloureusement, m'a offerte.
Une année où tant de choses se sont passées;
Départ de chez moi pour me construire un nouveau chez-moi, de l'autre côté d'un océan si grand, si profond, si brutalement vaste que j'ai failli m'y perdre en partant.
Nouvelle vie, nouveaux amis, nouvelles amies, retrouvailles avec les anciens et découverte des nouveaux pour me sentir ballotée entre le passé vécu ici et le présent qui vit.
Vie vécue au jour le jour, avec des moments si puissants, si forts, si cruels parfois et doux d'autres fois qu'elle m'a laissé bouche bée et souffle coupé avec son passage.
Année passée avec parfois des nuées de larmes qui ne voulaient pas couler tant que je ne dormais pas pour que je me réveille ensuite noyée dans celles que le sommeil m'avait laissé verser.
Des mois où mon "moi" s'est perdu, puis redéfini, restructuré et reconstruit, une semaine de fou où tout a dégringolé pour qu'enfin, les mots s'échappent et que je tende la main.
Des moments si déchirants dans leur nécessité où la main que j'avais tendue fût prise et caressée, ou où elle s'est retirée de crainte de se brûler au regard et aux paroles des autres.
Les douleurs rondes et complètes comme des perles de mercure jaillies d'un thermomêtre d'émotions frappé contre l'asphalte d'un rêve brisé, qui m'ont rendue folle et incohérente dans mon incompréhension.
Moments passés dans la compagnie des autres ou dans les bras des amis qui ont refusé de me laisser tomber au fond du précipice que je voyais se créer.
Nuits passées à me questionner pour tenter de comprendre ce que je sentais et des matins où je me suis réveillée avec le sourire au lèvres et le coeur brûlant malgré le froid de l'autre côté de la fenêtre.
Tout cela, mais aussi les petits moments plus doux que le pull en cachemire d'un père et plus tendre que le vert timide d'un nouveau bourgeon qui se pointe au premier rayon pâle du soleil printanier.
Des matins où j'ai ouvert les yeux pour voir le visage endormi de quelqu'un que j'aime et contre qui je me suis blottie pour que sa chaleur m'enveloppe tout autant.
L'éclat d'un fou rire qui fuse dans une petite pièce close où tous peuvent être ceux qu'ils sont sous toutes ces façades qu'ils se sont construits.
Un petit baiser distrait sur le coin des lèvres ou un baiser volé entre deux mots avec un scintillement des yeux et une main qui se glisse dans la mienne.
Des longues heures passées à discuter avec un bon ami au coeur bien plus tendre que son expression de granit et qui se découvre petit à petit pour se laisser flatter.
Les applaudissements enfin entendus à la fin d'un semestre de cours pour voir un prof rougir de plaisir et sourire avant de souhaiter bonne chance à ces élèves qui l'ont écouté pendant des longs mois.
Le bruissement des feuilles chantant dans la fenêtre ouverte pour laisser danser l'air et rafraichir une petite chambre qui a tant vu dans une courte année scolaire.
Pendant l'année de mes dix-sept ans, tant de choses se sont passées - pour le meilleur ou pour le pire, le temps s'est écoulé et les moments ont fondus pour faire place à une nouvelle étape. Je me suis brisée (le coeur, entre autres) en mille morceaux, et les fragments ont recommencés a être ramassés et recollés, et je suis tombée follement, éperdument amoureuse.
Ce fût une longue année, je ne puis le nier, mais ce fût une année sentie et ressentie. Et j'ai survécu.
Alors, très chère Vie, traître maîtresse, vas-y. Offre-moi ce que tu as de plus beau, et défie moi avec ce que tu as de plus dur - je t'attends.
(...Je recommence demain.)
dimanche 13 février 2011
Corps et esprit.
13.02.11, 2011h.
C’est comme si mon corps avait tout d’un coup décidé de rattraper mon esprit, de se comporter en parallèle avec lui – esprit fatigué, malade, corps qui décide de tout lâcher aussi. Une nuit passée à somnoler, à me lever et me relever en espérant que cette fois-ci, ce serait la fin, qu’après m’être agenouillée à nouveau, j’aurai enfin le répit que je désire tant. Physique et psychique, pensées et sentiments qui se moulent ensemble, abandonnant tout.
« Tu te pensais malade, ma fille ? » me demande mon cerveau, bien moqueur. « Et bien voilà, te voilà vraiment malade – ton corps se rebellera comme tu te rebelles contre moi », et les chocs fulgurants s’y remettent, recommencent. Je peux bien me rassurer, être réaliste, c’est un empoisonnement alimentaire, rien de plus, au petit fond de moi, j’ai l’impression que c’est moi qui me suis rendue malade, pâlotte et tremblante malgré la pièce surchauffée.
Une journée passée à me détoxifier, à me remplir de liquides et de concepts, à lire des notes qui me foutent la trouille parce que parfois, quand je ne les regarde pas assez bien, elles me remplissent d’incompréhension. Le soutien muet des deux autres qui étudient aussi, la solidarité dans l’apprentissage, ce n’est pas assez pour me motiver, pour me dire que je peux y arriver. J'abandonne.
Encore une nuée de noirceur. Je n’ai pas le temps de me perdre dans moi-même, pas le temps d’être malade, émotivement ou physiquement, mais si j’ai un choix, je ne le vois pas. Ca fait un petit moment que ça foisonne, que la dégringolade se prépare – peut être qu’elle se passera vite cette fois-ci ? Très cher corps, très cher esprit, vous n’avez que quelques heures pour vous remettre, et puis il faudra rebâtir une semblance de normalité, se remettre à travailler, et continuer, toujours continuer.
C’est comme si mon corps avait tout d’un coup décidé de rattraper mon esprit, de se comporter en parallèle avec lui – esprit fatigué, malade, corps qui décide de tout lâcher aussi. Une nuit passée à somnoler, à me lever et me relever en espérant que cette fois-ci, ce serait la fin, qu’après m’être agenouillée à nouveau, j’aurai enfin le répit que je désire tant. Physique et psychique, pensées et sentiments qui se moulent ensemble, abandonnant tout.
« Tu te pensais malade, ma fille ? » me demande mon cerveau, bien moqueur. « Et bien voilà, te voilà vraiment malade – ton corps se rebellera comme tu te rebelles contre moi », et les chocs fulgurants s’y remettent, recommencent. Je peux bien me rassurer, être réaliste, c’est un empoisonnement alimentaire, rien de plus, au petit fond de moi, j’ai l’impression que c’est moi qui me suis rendue malade, pâlotte et tremblante malgré la pièce surchauffée.
Une journée passée à me détoxifier, à me remplir de liquides et de concepts, à lire des notes qui me foutent la trouille parce que parfois, quand je ne les regarde pas assez bien, elles me remplissent d’incompréhension. Le soutien muet des deux autres qui étudient aussi, la solidarité dans l’apprentissage, ce n’est pas assez pour me motiver, pour me dire que je peux y arriver. J'abandonne.
Encore une nuée de noirceur. Je n’ai pas le temps de me perdre dans moi-même, pas le temps d’être malade, émotivement ou physiquement, mais si j’ai un choix, je ne le vois pas. Ca fait un petit moment que ça foisonne, que la dégringolade se prépare – peut être qu’elle se passera vite cette fois-ci ? Très cher corps, très cher esprit, vous n’avez que quelques heures pour vous remettre, et puis il faudra rebâtir une semblance de normalité, se remettre à travailler, et continuer, toujours continuer.
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