8 aout 2010.
Je m’étais arrêtée d’écrire, pendant un an. Un an trop long, très dur, avec peu de sommeil, beaucoup de travail, quelques dépressions. Je m’étais arrêtée d’écrire parce qu’il me semblait que je n’avais plus rien à dire, parce que je pensais ne plus avoir le temps. Cette œuvre, qui était la chronologie de mes hauts et de mes bas, j’ai cessé de l’embellir, de la travailler, de l’aimer. Je me suis dit qu’elle me prenait trop de temps, trop d’énergie et de mots, et que j’employais mieux mon temps autrement, à travailler, à étudier, à vieillir. Mais maintenant, ce soir, une semaine après embrassé à nouveau un vieil ami de longtemps (et amant occasionnel), après avoir superbe sur la mer de la Sardegne avec ceux qui me sont les plus chers, un coup de soleil sur les joues, couchée dans un lit à un mètre de ma sœur, je me suis mise, inexplicablement, à pleurer.
Pleurer tous les moments que j’ai perdus, pleurer l’innocence qui m’a échappée, pleurer les câlins de ma sœur que je n’aurais pas l’année prochaine, pleurer les notes et les heures de travail qui m’ont coulées entre les doigts… j’ai pleuré le temps, brièvement, et les larmes furent aussi douces que cruelles, aussi amères que rédemptrices. Tout cela, et me voilà assise dans la salle de bain, avec un carnet noir et un bic qui fait un petit bruit quand j’écris.
Mais plus important, voilà le mot. J’écris. Je m’étais dit que la chronologie était finie, que je passais à autre chose, que je n’écrirais plus que pour instruire et réussir, décrocher de belles notes dont je pourrais être fière.
C’était mon divorce de l’écriture, de ce romanticisme fou avec un stylo à la main et une feuille blanche.
Ce n’était pas le début de la fin, c’est là où tout a commencé, et je ne sais pas où ça finira.
Je redémarre, je repars.
Ce n’était que la fin du début…
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