10 mai 2008, 23h30
Les jambes étendues devant moi, je regarde le plafond, que je vois à peine, et je sens mes yeux se rouler dans ma tête. Une odeur sournoise monte dans mes narines, un parfum de déception et de mépris, venant du fond de mon esprit et montant jusque dans ma tête transie. Le fantôme du regret se montre à moi et me nargue, me rappelant les gestes que je n’ai pas posés. Tant de paroles que je n’ai pas pu cracher, tant de mots que j’aurais voulu dire, mais qui sont restés pris dans ma gorge et m’ont étouffés. Maintenant ils devront se rendormir, ces rêves, et moi aussi, je voudrais tant sombrer dans l’insouciance de sommeil, mais celle-ci ne veut pas venir. Tout d’un coup, prise de panique, je cherche avec affolement les deux cachets qui me donneront un peu plus de calme, qui apaiseront un peu ce dragon qui traîne dans le bas de mon ventre, et qui engourdiront mon corps pour que je puisse peut être m’endormir. Deux dragées crayeuses, une gorgée d’eau, les lunettes posées à côté de mon lit, peut être que je pourrais enfin tomber dans le repos de la droguée, au rêves remplis de rien. Ces pilules offrent du répit après une douleur physique, mais pour les maux de la conscience, elles ne valent rien. Je dois m’y faire. Ce soir, comme hier, je regarderais le plafond et les lumières des voitures qui passent. Je ne dormirai pas. Je rêverai.
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