4 mai 2008, 22h28
6 mai 2008, 22h26
Lentement, je coule, je me moule, en une forme floue qui change perpétuellement, et je me sens étrangement sereine, dans cet état de transformation continue. Je glisse le long d’une note de musique et je tombe en de longues gouttes d’argent, comme si j’étaient les larmes d’un archange métallique. Ces perles de vif-argent glissent le long de mon corps et forment un lac scintillant à mes pieds, un miroir éloquent aux ombres dansantes qui me montrent le monde, les sanglots d’un père et la bénédiction d’une nonne. L’élément volatile forme une membrane impeccable autour de moi, la robe argentée qui me couvrait est partie, et je suis dévoilée au milieu d’une couche de reflets irréprochables que la vie, cette poétesse éternelle, a formé. Je suis dressée, comme une statue, au centre de la réalité utopique et ma nudité attire le regard incandescent de l’Autorité, avec un grand A, le tyran qui veut s’approprier le monopole de l’espoir. Mais contre ce pouvoir, la Vie, dans sa sagesse infinie, m’a offerte un thermomètre existentiel, pour analyser la joie. Cette fois ci, la dominatrice recule, parce qu’elle sait qu’il sera plus difficile de me contrôler maintenant que je suis le mercure.
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