Modifié : mardi, 15 janvier, 2008, 8:57 PM
dimanche, 20 janvier, 2008, 6:20 PM
Je flotte, entre la réalité et le rêve, sans trop savoir quoi faire. Derrière les rideaux de soie bourgogne, une voiture passe de temps à autre, et les phares illuminent, ô, si brièvement ma chambre. Les ombres jouent, changent quand je tourne la tête, donnant un air surréel au spectacle qui se déroule derrière mes paupières mi closes. Un léger bruit de statique se fait parfois entendre, provenant de mon ordinateur qui ronronne tout bas sous mon lit. Dans le silence presque complet, j’entends mon cœur qui bat. Bat bat bat. Et puis tout d’un coup, je ne l’entends presque plus, et je compte la cadence de mes respirations ; sept temps d’inspiration, sept temps d’exhalation. Un, deux, trois, quatre, mon corps se coule dans le matelas, je sens les barreaux de bois qui me supportent au dessus du sol, je sens le plancher d’arbre mort, et plus loin, deux étages plus bas, la terre froide m’accueille. Terre gelée, aux vers aveugles dont la vie est tellement vide et au dessus du toit, ciel d’un marine sali par les lumières de la ville. Et quand je cligne des yeux, je me vois d’un coup dans ma chambre, la main sur le ventre, la tête posée sur l’oreiller, comme une poupée de chiffon que quelqu’un aurait jetée là. De ma position de vol, du haut de la chambre d’où je me vois, je sors la main, pour sentir le souffle chaud qui sort de ma bouche entrouverte. Fantôme, j’ondule sur les vagues presque mortes de l’air, et je me regarde dormir. Si mon corps ouvrait les yeux, il verrait pendant un moment infiniment petit une ombre aux traits miroir souffler et puis disparaître, le temps d’un clin d’œil. Deux minutes plus tard, je ne me rappellerais même pas de la silhouette qui a vogué près du plafond. De cette perspective, mon existence au complet est remise en question. En fait, que suis-je vraiment ? Du peuple de la terre, je ne suis qu’un minuscule grain de sable sur une plage folle, toujours en mouvement. Je ne suis qu’une piètre étoile parmi tant d’autres qui se concurrencent toutes pour briller. Mon insignifiance est immense, mon rapport au restant de cet univers, lilliputien. Presque rien, quel impact puis-je avoir sur la terre ? Cette incertitude, c’est mon purgatoire, ma peine pour avoir été philosophe, pour avoir questionné ma vie. Je suis ici, aujourd’hui, je le serai demain, et qui sait ce qui m’arrivera. Que le monde me lance son pire ! Je relèverais le défi.
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