8 février 2008
24 mars 2008, 12h53
3 avril 2008, 22h30 PM
7 avril 2008, 12h08 PM, 21h55 PM
Bof. C’est vraiment ça. Je ne sais pas trop quoi écrire, je suis à sec, c’est la canicule. Alors là, je regarde la feuille et j’ai mal au ventre, la nausée, la tête qui tourne. Tellement blanche cette feuille, tellement nue, et elle risque de l’être encore longtemps. L’inspiration, celle qui m’avait poussée à écrire, semble m’avoir abandonnée, et maintenant, je tente futilement de remplir un espace trop vide, qui m’embête et me gêne avec sa blancheur. Être à court d’idées, pour quelqu’un qui dépend de l’écriture pour survivre, c’est terrible. Le vide me brûle de son dénuement, m’abat de sa passivité nostalgique, et je voudrais pouvoir écrire quelque chose de long, d’élaboré, un texte qui me défoulera et qui me permettra de prendre une grande bouffée d’air frais et de revenir à la surface de mes songes. Je suis en orbite, isolée de moi-même et j’attends que la lune vienne éclairer ma solitude d’un rayon d’inspiration pour qu’enfin, j’ai quelque chose à dire, au lieu de me plaindre. Mais je me sens tellement écrasée par ce manque d’inspiration que je ne sais pas quoi faire et je me promène sur l’esplanade de mes rêves, en espérant qu’une bonne idée arrivera, que les mots seront près à accoucher et à s’étendre sur cette plage infiniment blanche. Cette vie me désespère, me rends malheureuse et je que quand je n’arrive pas à écrire, je suis de mauvaise humeur, je suis vache avec tout le monde, la vie va mal et les jours sont insupportablement longs. Je veux arracher les mots de mon gosier, même si cette naissance prématurée ne leur laissera pas le temps de s’épanouir et qu’ils en seront chétifs et laids. Puis tout d’un coup, comme ça, spontanément, des mots viennent, inondent ma conscience, bourdonnent dans ma tête, réclament de l’attention, pour que je les écrivent et qu’ils puissent retrouver leur état de platitude habituelle. Donc je les écris. Mais j’ai l’impression, en lisant mon texte, de ne rien dire, de manquer de contenu, je sens comme un vide devant cette page qui me remplissait souvent de fierté. C’est vide, c’est laid, c’est fade, je ne sais pas trop ce que c’est vraiment, mais je n’en suis pas satisfaite. Et là, je me fâche. J’en ai ras le bol d’écrire de la merde, de ne pas aimer ce que j’écris, je suis frustrée, je tourne en rond et je sens monter en moi le grondement sourd d’un cri de haine et de fureur. Je marche sur la fine ligne entre le désespoir et la folie pure, me demandant ce que j’ai fait pour mériter un sort comme celui-ci, une sécheresse intellectuelle qui ne me permet plus de m’exprimer. Je flotte dans le néant spirituel, la tête rempli d’un bourdonnement immoral et je veux juste éteindre les pensées qui dansent dans mon crâne, je voudrais pouvoir cesser cette panne cérébrale qui m’emprisonne. Ces désirs sont futiles, ridicules, car je sais que tant que je vivrais, des corbeaux et des mésanges chemineront côte à côte dans cette folle imagination qu’est la mienne, et que même si de temps en temps, mes idées rentrent en hibernation, je sais que comme les perce-neiges, elles ressortiront quand le soleil illuminera mes yeux à nouveau.
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