Jeudi 14 février, 2008. 10:22 PM
Entre deux voitures, tout d’un coup, le temps s’arrête. Entre deux automobiles qui roulent a toute vitesse, tout d’un coup, le néant. Silence, pause, photo d’un moment. Qu’est ce qui se passe quand une ambition est tuée, qu’elle tombe du ciel comme un oiseau sur lequel quelqu’un aurait tiré ? Qui sait…peut être que le cœur palpite, qu’il commence à battre comme un roulement de tambour, avant de se précipiter de la falaise vitale, plongeant dans le gouffre et laissant un corps sans soubresaut au fond de l’abîme. Tout d’un coup, le vide se fait dans mes pensées, qui ne germent plus comme les biannuelles pour lesquelles elles ont étés nommées. Des frissons courent, dansent le long de la chaîne de montagnes osseuses de mon dos et ma peau se dresse de fines bosses avec la pâleur froide du soleil matinal. Sous mon manteau de laine, j’ai chaud et froid à la fois, je frissonne et je sue, et je ne sais pas ce qui se passe. J’aperçois une jeune fille, aux yeux affolés, une casquette posée en coin sur la tête, la bouche entrouverte, avec un manteau blanc qui me regarde d’en face. Elle, comme moi, est coincée dans le temps. Puis, je cligne des yeux, et tout de suite, la vie se rattrape, les automobiles figées reprennent leur danse effrénée, se glissent en une longue traînée de couleurs métalliques devant mon expression abasourdie. Mais mon cerveau, dans sa mémoire humaine, attrape le moment avant qu’il ne se perde éternellement, et le recueille dans ma tête déjà a demie remplie, pour que je puisse le revoir quand je le voudrais, ou quand l’inspiration me viendra.
Aucun moment n’est perdu, tous sont classifiés, et ce sont ces moments, ces brefs éclats de vie illuminées par les néons d’une salle de classe, par le soleil d’été ou par la lumière d’un feu de bois, ces instants lumineux, ce sont eux qui valent la peine de vivre.
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