Mai 2009
22 juin 2009, 18h20
Le vide, le néant, pénombre d’incompréhension et de noirceur qui me remplit de rien. Si je suis creuse, comme une tombe violée par le temps, c’est parce que le vide m’a dévoré, pour laisser une coquille terrestre qui continue la routine, sans rien comprendre.
Attention, me disais-je, ce n’est pas un trou, c’est une bouche. Une bouche noire, un néant sans gravité, sans lumière, sans son, un trou noir béant qui veut me dévorer tout entière, pour nourrir le chaos qui vit dans ma tête. Une telle attirance, magnétique, vers cette noirceur si complète, qui veut me consumer, comme on consume un mariage, avec passion et sensualité, mais cette fois-ci, avec violence aussi, et détermination. L’extermination claire du surréalisme me fait visualiser un cœur précipité qui bat qui bat qui bat comme celui d’un lapin avant qu’on lui casse le cou. Le coup de lumière s’abat sur mon cou, me frappe avec un bruit retentissant, le son d’un coup de poing dans un mur, d’un corps qui tombe mollement, un coup de tonnerre, le timbre d’une tête renversée, d’un rêve qui explose en de centaines de fragments cristallins qui tombent, tombent en larmes comme une pluie de verre sur un comptoir. Mon corps en est ballotté, poussé et aspiré, tiré vers cette noirceur par mon cerveau qui s’y est déjà engagé. Mes pensées, mon esprit, ont été avalés par le trou noir comme la lumière que j’avais cueillie en gerbes pour adorner mon âme.
Néant parasite, vide incontournable qui avale la lumière, un sombre démon qui danse et se multiplie dans ma tête, dans mes yeux, sous mes doigts fébriles qui tentent de me retenir en s’accrochant à tout ce qui est tangible pendant que je suis aspirée par le vortex.
J’entends la voix qui répète doucement, en chuchotant ; « attention, ce n’est pas un trou…c’est une bouche ». Mais il est déjà trop tard.
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