Bienvenue!

J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

dimanche 10 août 2008

Nouvelle...

Mme C., je voulais vous faire parvenir la nouvelle moi-meme, mais je ne sais pas si vous accedez a vos courriels pendant les vacances. Peut etre que les rumeurs sont arrivees jusqu'a vous...je demenage a Paris avec toute ma famille, fin aout, et je continuerai mes etudes la bas.

"Demenagement dans une nouvelle ville, changement d'air, de vie.

"Ce qui devait arriver arriva..."

Le cœur bat douloureusement, violemment. L'air exhalé a le bruit mélancolique d'un soupir. Dans les yeux, des larmes brillantes perlent et jaillissent en un flot d'émotion. Mon âme, mes plaisirs, mes désirs, mes craintes, mes désespoirs, tout cela déversé en un déluge interminable de mots arrachés à l'étoffe de la langue.

Tout ces éléments volatiles forment presque un tout cohérent, un tracé de mes lignes de vie, des hauts et des bas. Des métaphores subtiles, des suggestions discrètes, et puis aussi des idées franches et des déchirures claires, tout ce que la langue française possède pour tenter de capter une essence éphémère.

Et plus important encore que toute cette expression verbale, la réassurance que ce n'est pas en vain, qu'en écrivant tout cela, je libère un peu mes démons et je les humanise progressivement. Savoir que quelqu'un d'autre les lis, qu'il y a quelqu'un qui lit le mérite littéraire, qui comprend certaines de allusions les plus tordues, c'est me donner une raison de plus pour écrire. Voir l'ecrit termine, c'est un peu comme mourir et voir Dieu au fond d'un couloir de lumière ; c'est savoir que de l'autre côté du purgatoire, il y a un paradis, et que j'y arriverais un jour."

Meme avec tous les plus beaux mots de la langue francaise, il est impossible d'expliquer le reconfort, le support, l'aide et l'amitie qui ont ete offerts, et il est tout aussi impossible d'exprimer la gratitude sans fond que j'ai.

Mme C., votre aide et votre support me sont tres precieux, et je ne voudrais pas perdre la meilleur lectrice que j'ai... Un ocean separe l'auteur du lecteur principal, mais cet eau est facilement traverse par les fils des hommes, et tout est encore accessible. L'auteur continuera a ecrire, parce qu'il reste encore tant de mysteres sur lesquels speculer, et tants de choses a decouvrir.

Si jamais vous passez dans mon coin, envoyez moi un courriel...je serais tres heureuse de vous revoir. Pour tout ce que vous avez fait, pour tous les commentaire, les sourires, les sympathies, les critiques, mille fois merci.

La danseuse fantome

dimanche 20 juillet 2008

Questions

17 juin 2008, 22h43
18 juin 2008, 10h35

Qu’est qui allume le désir dans un esprit ?
Quel délivrance l’écriture offre t-elle ?
Qu’est ce qu’il y a de l’autre côté de l’arc en ciel ?
Pourquoi les gens pleurent-ils ?
Comment garder un secret ?
Qu’est ce qui pousse une personne à l’auto destruction ?
Pourquoi la liberté est elle tellement convoitée ?
Y a t’il quelqu’un qui peut lire l’avenir ?
Comment pouvons nous vraiment être heureux ?
Si je t’aimes aujourd’hui, m’aimeras tu demain ?
Est ce que la vie peut être comparée à un manège continu ?
Qu’est ce qui est caché sous les planchers en bois ?
Qui ne possède pas de secrets ?
Est ce que l’enfer, c’est les autres, ou soi-même ?
Pourquoi les larmes sont elles chaudes ?
Le ciel est-il infini ?
Vaut-il la peine de se consacrer cœur et âme à une cause ?
Pourquoi est ce que les marionnettes ont l’air triste ?
Est ce qu’il existe, Dieu ?
Comment les poètes réussissent t’ils à se faire lire ?
Où se trouve le néant ?
Comment est ce que les humains peuvent s’entretuer ?
Le poison a t-il un goût particulier ?
De quelle couleur est le paradis ?
Qui suis-je ?
Y a t-il des réponse à ces questions ?

Petite annonce

3 juin 2008, 22h05

Annonce

Jeune femme, possédant sens de l’humour et joie de vivre, recherche conjoint.

Jeune femme, auto-déstructive, cynique, manipulatrice, recherche collaborateur.

Jeune femme, incertaine de qui elle est vraiment, recherche coéquipier.

Jeune femme, papillon nocturne, buveuse attardée, recherche amant.

Jeune femme, fragile comme verre, avec façade de diamant, recherche appui.

Veuillez vous adresser à la Danseuse Fantôme.

N.B. Tous les répondants auront à remplir un questionnaire détaillant leurs motifs et raisons d’être.

Lilas

Pas vraiment terminé...je n'en suis pas satisfaite.

3 juin 2008, 21h30

Le parfum des lilas est agréable, léger et pur, mais avec le temps, les fleurs pourrissent et sentent le vieux, l’oubli. Les fleurs me ressemblent un peu ; au début, elles sont saines et claires, mais éventuellement, elles deviennent moins jolies, elles se fanent, et elle tombent de l’arbre. C’est une beauté assez éphémère, qui dure le temps d’une saison, et je reflète ceci, mais sur une plus longue durée, avec quelques saisons de plus, qui varient des deux côtés de la balance. Comme moi, elles vieillissent, mais moi, je deviens plus cynique, plus dure envers moi-même et les autres, et je vois un peu moins les choses d’un œil innocent. Mais comme les mauves, je refleuris, et je continue dans un cycle presque éternel, jusqu’à ce qu’on m’abatte. Je refleuris après une époque morne et grise, et alors, à nouveau, j’exhale de la joie, du plaisir, de la légèreté. Comme un lilas, je suis coriace, je repousse après l’hiver rude, je renaît avec le printemps. Même abattue, je garde mes racines, et je fais ressortir quelques petites pousses téméraires. Le gel peut bien venir, mais le lilas est vivace.

Réponse

Ce texte est une réponse à un commentaire de ma prof...

Je virevolte d’un cavalier à l’autre, mais chacun me demande une promesse, un sacrifice, un dévouement irrévocable, un engagement que je ne peux pas respecter, parce qu’il est impossible pour moi de rester dans un même état. D’un côté de la balance à l’autre, je suis tantôt heureuse et insouciante, tantôt sombre et introvertie. Sous cette voûte céleste qui semble parfois s’écrouler et tomber en ruines abandonnées, je danse d’un coin à l’autre, et je marche sur le fil tendu entre la folie dangereuse et sa sœur, la relâche cachée sous un masque innocent. Lequel de mes cavaliers me séduit le plus, là est la véritable question, et là encore, la réponse est floue. Certains (dangereux dans les sensations corporelles) me sont familiers, même si je les ai bannis, ils reviennent parce qu’ils connaissent mes faiblesses et les points qui me charment. Ceux qui sont rapides, un soulagement presque instantané de la douleur mentale ont de meilleures chances, car ils savent que je survis un jour à la fois, parce que je ne sais pas combien d’années je serais encore l’attraction du bal, car d’autres jeunes prises viendront me remplacer. D’autres manquent de puissance, ont une technique plus lente, mais me convertissent graduellement, si je leur permets de le faire. Mais aussi, ceux qui persévèrent me rattraperons peut être pendant que je continue en endurance, les muscles et les pensées dans un état endormi. Face à l’immensité de la galaxie, aux jours parfois interminables, il est parfois difficile de rester confiante, et il est tellement simple de retourner dans le passé, aux mécanismes de survie qu’on connaît, qui nous sont intimes. Je me cherche, et parfois, c’est dans les larmes des anges, la pluie froide, que je me trouve, ou dans les lames des hommes. Qui sait ce qui me garde ancrée dans cette enveloppe tandis que mon esprit se promène ? La peur, c’est plus que juste la crainte de la noirceur, c’est aussi la peur de moi-même, des fantômes que j’ai crées et qui rôdent autour de moi, c’est la peur de mon contrôle qui craque parfois, et qui me laisse dénudée sous mes propres yeux, vulnérable et sans patron. « Déplaire est mon plaisir, j’aime qu’on me haïsse » disait Cyrano, mais la haine de certains morceaux de ma façade n’est pas un plaisir, mais une force motrice, qui me convainc qu’il faut continuer, si seulement pour réparer les dégâts que j’ai faits, et pour m’améliorer. Cette narratrice, comme elle est nommée par certains, c’est moi, réellement, une personne rude et crue qui verse ces anxiétés, ses peines, ses échecs et aussi ses petites victoires dans son écriture, pour avoir une chronologie des moments difficiles, et aussi des moments heureux et paisibles, pour que d’autres puissent la lire et savoir qu’ils ne sont pas seuls.




lundi 2 juin 2008

Poison

24 mai 2008, 22h22
30 mai 2008, 22h30
31 mai 2008, 23h00
1er juin 2008, 22h00

Un poison secret, odorant, sombre et riche. Des larmes, épaisses et crémeuses, qui coulent en flots, sortant des yeux fermés, dans une dégueulade putride et salée. Sur peau pâle, le carmin brille, et la douleur est saillante mais si satisfaisante. Ce secret intense est un éternel jeu de cache-cache, avec le métal scintillant qui plonge et reparaît, comme une vieille tâche que le temps a épargné, mais qui reviens à la lumière. Toxique, dangereux, un dur rappel à la réalité, une connexion avec une enveloppe matérielle dont le contenu semble fade, dont la surface est marquée pour détailler une dissociation.

Peur, j’ai tellement peur de retomber dans la noirceur à nouveau, que l’obscurité m’enveloppe comme une ancienne amie et que ma détermination et mon contrôle décident de partir au vent, loin, comme des hirondelles. Ce serait tellement plus facile de regagner son étreinte familière, de retourner m’asseoir dans l’ombre, avec les sensations aigres-douces. Non. Je ne veux pas y replonger, je veux rester là où je suis maintenant, sur le chemin tortueux de la guérison.

Dans mon cerveau papillonnent des corbeaux sombres, virevoltant à travers les pensées légères, comme une ombre sur un champ de tournesols. Ces corbeaux sont messagers, porteurs de mauvais présages, d’un venin auquel je ne peux pas résister, car il me rapporte un confort familier, un baiser violent. La caution part au vent, j’embrasse cette drogue comme une vieille amante, je la prends et je me l’offre, pour pouvoir continuer. Mais ceci est aussi ma défaite, parce que mon esprit y prend une satisfaction accrochante, périlleuse, qui me fait sombrer dans l’abîme. Je plonge dans le passé, dans de vieux souvenirs qui commencent tout juste à cicatriser et la guérison tranquille est bouleversée.

Je refuse de me laisser aller au complet, je retiens les rênes, pour ne pas permettre au physique d’emporter le dessus, pendant que mes pensées sont dans un état si fragile. Oui, cette fois-ci, l’ombre a gagné, mais je ne me lâcherais plus. Je vaincrais ce démon, et il ira se cacher, et encore plus, j’aiderais d’autres à l’exorciser. L’enfer, c’est moi même, mais avec encore de la détermination, un jour, je toucherai le ciel.

Mots II

31 mai 2008, 23h23
1er juin 2008, 16h23, 21h40

Quand je n’écris pas, je me sens misérable, pathétique, je me plains, et je me roule en boule au fond de mon lit, en position de fétus, serrant mes genoux contre ma poitrine. Il faudrait que quelqu’un ait la patience pour me serrer dans leurs bras, me laisser pleurer des larmes amères et brûlantes de frustration. Il faudrait quelqu’un qui ne me jugera pas, qui voudra bien me tenir, me garder contre eux, pour que je me permette de m’affaisser, de m’appuyer sur quelqu’un d’autre, au lieu de me tenir seule, tête haute même quand le poids du remords et de la déprime pèse. Je voudrais entendre le bruit lent de sa respiration et le battement régulier de son cœur, pouvoir poser la tête contre sa poitrine pour que je puisse me calmer, et sentir des bras m’encercler et me bercer doucement, ne demandant rien, pas de paroles, pas d’explications, pas de promesses, juste une présence réconfortante qui sera là, contre moi, jusqu’à ce que ça aille mieux.
Parfois, quand je rencontre une nouvelle personne, je détecte en eux la petite flamme constante de compassion que je cherche, et je me demande si cette personne pourrait être celle que je cherche, la muse qui me tiendra la main quand l’émotion veut me faire voler haut, et qui pourra me rendre l’inspiration. Quelqu’un qui s’assoira parterre avec moi, qui s’allongera à côté de moi et contemplera la vie, quelqu’un qui n’a pas peur que je pique une crise et que je devienne un danger, que j’aime sentir le froid de l’hiver sur ma peau nue, ou la chaleur d’une bouilloire. Je cherche quelqu’un qui voudra bien me compléter, me rassurer que je ne suis pas complètement cinglée, que ce n’est pas grave. Il me semble que je porte le poids du monde, la destinée des étoiles pâles, sur mes épaules, et que parfois, mon propre lot est si lourd que je vais m’écrouler. J’ai peur, tellement peur, de me confier à quelqu’un, au hasard, mais je sens que dans ma faiblesse et mon isolement, je me confierais au prochain venu, pour pouvoir partager un peu le fardeau que je prends moi-même. Prenez-moi, serrez-moi dans vos bras, offrez moi le silence, et consolez moi quand je ne parviens pas à cueillir la lune.
Une fille, incertaine, femme, passionnée, habitée par mille démons, se donne en cadeau à celui ou à celle qui voudra bien s’en charger. Je vous préviens, la charge sera parfois lourde, mais je peux vous garantir des discussions intellectuelles, des moments de silence, de l’admiration, des caprices, de temps en temps. Prenez-moi comme je suis, c’est tout ce que je peux donner. Je n’ai rien de plus que mon esprit épuré par toutes les émotions que j’ai posé sur papier, rien d’autre que mon corps meurtri par des nuits passées recroquevillée sur moi-même. Et puis aussi, plus précieuse que mon corps, mon temple, je joue dans la partie avec ma dernière offrande; l’amour que j’ai un peu partagé, mais dont il reste encore tant de réserves qui attendent la bonne personne. Je mendie un peu d’affection, je prostitue mon âme pour tenter de remplir le trou qui me semble béant. Ce sacrifice me ramènera peut être, me fera vivre mon âge, au lieu d’être comme une louve scarifiée par les années. Tout ce que je demande, c’est quelqu’un pour m’accompagner. Ne me laissez pas seule…

samedi 31 mai 2008

Sensations

19 mai 2008, 20h15 environs

J’ai de la terre sur les mains, les cheveux éparpillés par le vent un peu froid qui joue dans les arbres, et je sens le jour tomber autour de moi. Ma couronne de vieux fil de fer rouge me donne une allure de folle, de martyre arrogante, mais ça ne me dérange pas tellement. La pierre est froide sous moi, et un côté plus pointu pince ma cuisse, mais je me sens véritablement en contact avec moi-même, et avec le monde. Dans l’air froid vole un sentiment brut de la nature et de la terre. Je suis ici, dans le moment, entrain d’écrire, avec de vieilles germes d’arbres tombées sur ma page, dansant avec me mots, mais l’instant est pur. Ce moment, je le farde pour un autre jour, où je voudrais peut être pleurer, et il me rapportera un souvenir vrai. L‘odeur de la terre après son dégel, terre sur mes mains, mélodie des branches dans le vent, les feuille qui frissonnent, lumière du ciel nuageux, avec des éclats de bleu qui foncent, clarté belle, céleste et éternelle. Un instant capturé, renaissant dans ma mémoire par tous les sens.

Contrôle

23 avril 2008, 21h24
24 mai 2008, 22h20

Je perds contrôle, je perds patience, et je me casse en de milliers de fragments.

Moi, qui d’habitude arrive à maintenir un calme travaillé, je me sens chuter dans une douce folie qui me berce par sa bizarrerie.

Perdre contrôle veut dire que j’oublie cette rigueur que je m’impose, que la structure qui me maintenait debout me laisse maintenant affaissée, comme une poupée de chiffon qu’un enfant a abandonné.

J’explose, je gueule, je perds complètement le peu de sanité qu’il me restait et je me laisse pleurer.

Moi. Pleurer.

Je ne pleure jamais. Je suis forte, je suis capable de tout survivre.

Qui reprendra une fille qui ne sait plus rester droite, courbée sous le poids de sa lamentation? Pliée sous le regret, et son contrôle gît sur sa peau ensanglantée.

Perte de respect pour moi-même. Perte d’amour propre. Perte de fierté. Perte de contrôle. Tout est perdu, tout est foutu.

Je retombe dans la noirceur.

Que va t’il se passer maintenant ?

mercredi 21 mai 2008

Prière

15 mai 2008, 22h09

Je supplie les dieux, s’ils existent, de me délivrer. Je veux être tenue, serrée à étouffer dans les bras de quelqu’un, parce qu’on a peur de me lâcher. Que si on me lâche, je vais me vaporiser, m’envoler loin, loin là-haut, dans l’infini, comme un nuage de fumée qui sort par une fenêtre ouverte. C’est plus simple que ça encore, parce qu’il ne me faut pas une fenêtre pour m’échapper et partir, non, une fente dans la façade suffit pour que je parte au loin, pour que mon esprit puisse glisser a travers les doigts de mon corps et se dissiper au loin, comme la fragrance d’un lilas qui se fane. Si on ne me retient pas, je danserai loin dans le ciel, et comme un ballon prit dans le vent, il faudra beaucoup de temps avant que je puisse redescendre de mon nuage. Je veux qu’on me tienne parce que je sait que l’ivresse des sommets me prendra, et qu’il sera bien plus facile de flotter que de rester bien ancrée sur terre. Gardez moi ici, laissez moi me promener encore longtemps le long de l’eau, et tenez moi la main comme a un petit enfant parce que sinon, je risque de faire une bêtise. Et qui sait, peut être qu’un jour, vous pourrez me laisser marcher seule et je resterai dans le moment. Je m’envolerai un jour, mais pas encore. Je veux voler loin, mais je veux aussi rester ici, sur terre, parce qu’il me reste encore tant d’amour et d’espoir, et cette ambition folle qui m’enivre et me fait penser que peut être que je peux encore changer quelque chose.

mardi 13 mai 2008

Chasse

10 mai 2008, 00h23

Je te vois, tu me vois, tu me regarde directement, détaillant mon corps, possessif. Ce regard me brûle, fait jouer une musique préhistorique, tribale, qui suit le rythme de mon cœur découvert et le mouvement régulier de mes hanches qui balancent de droite en gauche. Je suis chasseuse, je vais trouver ma proie, et la marquer, car elle est à moi seule, et je ne partage pas. Se cacher est inutile, mon instinct me dit où tu es, et je sais que tu sens mon esprit derrière le tien. Je guette, de partout, je vois tout ce qui se passe, et j’attends le moment propice pour prendre ce qui m’est propre, ce qui m’est destiné. Nous le savons tout les deux, je t’appartient, comme tu es à moi, et nous nous retrouverons ensemble. Un regard noir, un sourire narquois, comme si tu savais que je te suis, pareille à une lionne, et que je veux t’attraper et te garder. Un jour, je t’aurais, et je sais que tu te laissera prendre parce que toi aussi, tu en as assez d’attendre. Pourquoi allonger le chemin sinueux du destin? Je suis femelle, tu es mâle, tu me complètes et je te rends l’existence. Le tempo primitif et sensuel retourne au fond de la nature, jusqu’à la mère terre et le père ciel, à la tentation d’un jardin paradisiaque aux fruits interdits, aujourd’hui encore, le même son fait partir un écho dans ma tête. Moi, femme, je reviens à la chasse.

Regret

10 mai 2008, 23h30

Les jambes étendues devant moi, je regarde le plafond, que je vois à peine, et je sens mes yeux se rouler dans ma tête. Une odeur sournoise monte dans mes narines, un parfum de déception et de mépris, venant du fond de mon esprit et montant jusque dans ma tête transie. Le fantôme du regret se montre à moi et me nargue, me rappelant les gestes que je n’ai pas posés. Tant de paroles que je n’ai pas pu cracher, tant de mots que j’aurais voulu dire, mais qui sont restés pris dans ma gorge et m’ont étouffés. Maintenant ils devront se rendormir, ces rêves, et moi aussi, je voudrais tant sombrer dans l’insouciance de sommeil, mais celle-ci ne veut pas venir. Tout d’un coup, prise de panique, je cherche avec affolement les deux cachets qui me donneront un peu plus de calme, qui apaiseront un peu ce dragon qui traîne dans le bas de mon ventre, et qui engourdiront mon corps pour que je puisse peut être m’endormir. Deux dragées crayeuses, une gorgée d’eau, les lunettes posées à côté de mon lit, peut être que je pourrais enfin tomber dans le repos de la droguée, au rêves remplis de rien. Ces pilules offrent du répit après une douleur physique, mais pour les maux de la conscience, elles ne valent rien. Je dois m’y faire. Ce soir, comme hier, je regarderais le plafond et les lumières des voitures qui passent. Je ne dormirai pas. Je rêverai.

Mercure

4 mai 2008, 22h28
6 mai 2008, 22h26

Lentement, je coule, je me moule, en une forme floue qui change perpétuellement, et je me sens étrangement sereine, dans cet état de transformation continue. Je glisse le long d’une note de musique et je tombe en de longues gouttes d’argent, comme si j’étaient les larmes d’un archange métallique. Ces perles de vif-argent glissent le long de mon corps et forment un lac scintillant à mes pieds, un miroir éloquent aux ombres dansantes qui me montrent le monde, les sanglots d’un père et la bénédiction d’une nonne. L’élément volatile forme une membrane impeccable autour de moi, la robe argentée qui me couvrait est partie, et je suis dévoilée au milieu d’une couche de reflets irréprochables que la vie, cette poétesse éternelle, a formé. Je suis dressée, comme une statue, au centre de la réalité utopique et ma nudité attire le regard incandescent de l’Autorité, avec un grand A, le tyran qui veut s’approprier le monopole de l’espoir. Mais contre ce pouvoir, la Vie, dans sa sagesse infinie, m’a offerte un thermomètre existentiel, pour analyser la joie. Cette fois ci, la dominatrice recule, parce qu’elle sait qu’il sera plus difficile de me contrôler maintenant que je suis le mercure.

lundi 28 avril 2008

Pluie

23 avril 2008, 21h38

Les gouttes tombent, glissent, coulent du ciel, frappant l’air de ma chambre de leur petit bruit régulier. La fenêtre est ouverte et un vent léger me caresse la nuque, perlée de gouttes de sueur froide, plus froide même que la pluie. Les rideaux levés, je contemple à travers le moustiquaire tacheté d’eau la faible lumière rosâtre d’un ciel qui devrait être noir et ma vision se brouille quand il glisse sur le grand miroir posé contre un mur. Je m’étends sur le futon qui me sert temporairement de lit et je m’étire, luxueusement, comme une chatte langoureuse. Mon regard glisse et tombe sur la couleur blafarde de mes hanches qui se détachent du drap rouge bourgogne, rendu noir par l’obscurité. Les os de mon bassin relèvent ma peau comme si c’était un tissu tendu sur des piquets et cette peau, qui paraît morte et pâle sous le peu de lumière est douce sous mes doigts, et elle frémit un peu sous le contact de mes doigts. J’arque le dos d’un mouvement fluide, et je deviens un croissant de lune à la forme pas tout à fait parfaite, les bras en ligne molle autour de ma tête Mes muscles et mes os prennent un moment à s’ajuster à cette nouvelle position et une grande torpeur m’envahit. Il serait tellement plus simple de m’endormir sans me réveiller que de devoir penser, et répondre aux exigences muettes imposées par les autres et par moi-même. J’ai l’impression de voir ma vie comme un album photo, les meilleurs moments capturés, les autres, cachés dans la brume du souvenir, mais omniprésents. Ils reviennent me hanter lorsque je me sens flotter trop haut, me rappellent à la réalité et me disent que non, je ne peux pas encore abandonner. Je me sens lasse, lasse de ce travail et enfin, je laisse mon physique reprendre le dessus, je permets à mon corps de m’imposer un repos, et je ferme les yeux. Peut être qu’un jour, je les ouvrirais à nouveau…

Doute - version II

12 avril 2008, 23h31
13 avril 2008, 18h53


incertaine de tout,
de toi
d’Eux
de moi
et j’ai peur
-
tellement peur
-
de me confier
à quelqu’un
de crainte
qu’ils me disent que
* tout ira mieux, ça passera

__

yeux Ouverts,
yeux fermés.
Pourquoi regarder au delà ?

__

qui sait ce qui est réalité
ce qui est une fantaisie
ce qui est un but à atteindre
ce qui est utopique, une illusion.
je n’oserai prétendre que je
détient cette clé…





__

balance délicate
interrompue
par un moment trop bref
-
un éclat de vie
ratée
négligée
l’insouciance de l’oubli

__

C’est un doute accablant
un émoi étrange
Un soupçon
-
je ne serais donc pas la seule,
il y en aurait d’autres de ces gens,
d’autres Rêveurs ?

lundi 14 avril 2008

Doute

12 avril 2008, 23h31
13 avril 2008, 18h53
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incertaine de tout,
de toi
d’Eux
de moi
et j’ai peur
-
tellement peur
-
de me confier
à quelqu’un
de crainte
qu’ils me disent que
* tout ira mieux, ça passera

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Ps. Mon texte était espacé d'une façon différente il était une fois...mais je n'ai pas réussi à le faire sur Blogspot. Envoyez moi un courriel si vous voules la version originale.

vendredi 11 avril 2008

Mots vides

8 février 2008
24 mars 2008, 12h53
3 avril 2008, 22h30 PM
7 avril 2008, 12h08 PM, 21h55 PM

Bof. C’est vraiment ça. Je ne sais pas trop quoi écrire, je suis à sec, c’est la canicule. Alors là, je regarde la feuille et j’ai mal au ventre, la nausée, la tête qui tourne. Tellement blanche cette feuille, tellement nue, et elle risque de l’être encore longtemps. L’inspiration, celle qui m’avait poussée à écrire, semble m’avoir abandonnée, et maintenant, je tente futilement de remplir un espace trop vide, qui m’embête et me gêne avec sa blancheur. Être à court d’idées, pour quelqu’un qui dépend de l’écriture pour survivre, c’est terrible. Le vide me brûle de son dénuement, m’abat de sa passivité nostalgique, et je voudrais pouvoir écrire quelque chose de long, d’élaboré, un texte qui me défoulera et qui me permettra de prendre une grande bouffée d’air frais et de revenir à la surface de mes songes. Je suis en orbite, isolée de moi-même et j’attends que la lune vienne éclairer ma solitude d’un rayon d’inspiration pour qu’enfin, j’ai quelque chose à dire, au lieu de me plaindre. Mais je me sens tellement écrasée par ce manque d’inspiration que je ne sais pas quoi faire et je me promène sur l’esplanade de mes rêves, en espérant qu’une bonne idée arrivera, que les mots seront près à accoucher et à s’étendre sur cette plage infiniment blanche. Cette vie me désespère, me rends malheureuse et je que quand je n’arrive pas à écrire, je suis de mauvaise humeur, je suis vache avec tout le monde, la vie va mal et les jours sont insupportablement longs. Je veux arracher les mots de mon gosier, même si cette naissance prématurée ne leur laissera pas le temps de s’épanouir et qu’ils en seront chétifs et laids. Puis tout d’un coup, comme ça, spontanément, des mots viennent, inondent ma conscience, bourdonnent dans ma tête, réclament de l’attention, pour que je les écrivent et qu’ils puissent retrouver leur état de platitude habituelle. Donc je les écris. Mais j’ai l’impression, en lisant mon texte, de ne rien dire, de manquer de contenu, je sens comme un vide devant cette page qui me remplissait souvent de fierté. C’est vide, c’est laid, c’est fade, je ne sais pas trop ce que c’est vraiment, mais je n’en suis pas satisfaite. Et là, je me fâche. J’en ai ras le bol d’écrire de la merde, de ne pas aimer ce que j’écris, je suis frustrée, je tourne en rond et je sens monter en moi le grondement sourd d’un cri de haine et de fureur. Je marche sur la fine ligne entre le désespoir et la folie pure, me demandant ce que j’ai fait pour mériter un sort comme celui-ci, une sécheresse intellectuelle qui ne me permet plus de m’exprimer. Je flotte dans le néant spirituel, la tête rempli d’un bourdonnement immoral et je veux juste éteindre les pensées qui dansent dans mon crâne, je voudrais pouvoir cesser cette panne cérébrale qui m’emprisonne. Ces désirs sont futiles, ridicules, car je sais que tant que je vivrais, des corbeaux et des mésanges chemineront côte à côte dans cette folle imagination qu’est la mienne, et que même si de temps en temps, mes idées rentrent en hibernation, je sais que comme les perce-neiges, elles ressortiront quand le soleil illuminera mes yeux à nouveau.

lundi 7 avril 2008

Sol

24 mars 2008, 12:44 PM

Ce sol, sur lequel je m’étends de tout mon long, m’offre son support, et je ferme les yeux. Ce plancher de bois blanc me porte et je me coule dans les planches en faisant le vide dans mes pensées pour un bref moment, sans me soucier des choses qu’il me reste à faire. Je contemple le plafond blanc, les piles de linge à moitié pliées qui m’entourent et je me dit que finalement, trouver un endroit paisible n’est pas si compliqué. La paix est intérieure, et même dans un endroit peuplé, plein de bruits, c’est mon retrait interne qui me donne la sérénité. Il ne suffit pas d’être assise seule, dans le silence, l’odeur d’un encens vital m’entourant ; il faut pouvoir vider l’esprit, penser à autre chose qu’à soi-même et pouvoir, en cela, se sentir heureux. Être seule dans une foule, me déconnecter de temps en temps de l’univers, s’en foutre de ce que les autres font de leur journée, c’est cela qui me permet de voir le monde comme il est vraiment, et de l’aimer.

Prof

Silence dans la classe.

Toutes cachées au fin fond de nos pensées.

On ne sait pas trop quoi dire, quoi faire.

Comment réagir à une nouvelle imprévisible ?

Que faire ?

Un professeur qui n’est pas là, ça se sent quand on rentre dans une classe. Super, c’est une remplaçante aujourd’hui, on aura peut être du temps libre. Non, cette prof, elle nous laisse toujours du travail à faire quand elle n’est pas là. Crotte.
Cette absence d’autorité, ça se sent, on la discerne dans l’atmosphère. Au début, ça va, on fait le travail laissé et puis on fait quelque chose d’autre, on niaise sur Internet, on fout rien, on perd notre temps. Mais après un certain temps, deux ou trois cours, les profs nous manquent vraiment. On en a assez des exercices réchauffés, ou des périodes où on ne sait plus trop quoi faire, on veut revoir un prof qu’on connaît, qui est sympa, qui donne des cours intéressants.
On se rend compte alors à quel point les professeurs font partie de notre vie. Et on espère qu’elle va bien, qu’elle reviendra bientôt, parce qu’elle nous manque beaucoup, cette prof qui avait l’air de se demander si on allait l’écouter un jour. Une femme qui a gagné notre confiance, qui enseignait bien, qui semblait comprendre notre lassitude extrême certains jours et notre énergie folle d’autres fois. C’est nul une classe de français sans la prof avec qui nous avons commencé l’année, parce qu’elle faisait partie de notre journée, et qu’elle nous offrait cinq minutes de rien au début d’une période, cinq minutes qui donnaient un répit pendant un petit moment.
Discussion philosophiques, analyses de personnages, blagues, débat sur le charme d’un capitaine anglais, lecture d’un classique, cette classe, il lui manquera quelque chose maintenant.

Un espace vide.

C’est un peu ça.

Comment le combler ?

Mme C., vous nous manquez. Beaucoup. Une classe de français, c’est le prof et les élèves, mais dans notre cas, le prof est absent, et c’est dur de remplir la place que vous preniez. Toutes nos pensées positives sont avec vous. Reposez-vous bien, guérissez-vous, et rappelez-vous que votre classe de dixième année attend votre retour avec impatience.

Éboulement

12 février 2008
(Biologie – travail – affiche de théâtre)

Tout, tout s’écroule. Mon mur si soigneusement construit s’autodétruit, s’affaiblit puis s’écroule complètement. Travaux, tests, examens, ils dansent une ronde endiablée et moqueuse dans ma tête engourdie. Ce retard m’a rattrapé, une menace d’un coup de fil, mes doigts s’agitent frénétiquement au dessus du clavier pour que je puisse rendre ce que je dois. Cette inquiétude m’oppresse, me dévore, et je ne sens aucune fierté face à mon travail. C’est un travail que j’exécute tout simplement parce qu’il faut le faire, que sinon, je perdrais des points et qu’en réalité, je n’ai pas la liberté de faire encore une bêtise. Mais là, franchement, je ne sais plus trop quoi faire. J’avais réussi à tenir mon image, à continuer à survivre, mais tout d’un coup, je doute de moi même et je me dis que finalement, je suis trop faible. Les larmes me brûlent les yeux et je me demande comment je vais pouvoir regarder la prof en face sans me mettre à pleurer. Tout s’écroule et je me retrouve dénudée, frissonnante sous un regard impatient qui veut que je valide, que je donne une excuse. D’habitude, je sais quoi dire, je sais ce qui m’achètera du temps, mais cette fois ci, c’est plus difficile, parce que je me sens vide, vide, une coque de moi même. Je suis comme un escargot qu’on aurait éviscéré, extirpé d’une coquille pour le voir se tortiller dans sa honte et son embarras. Je ne sais pas ce qui pourra me sauver, je me sens vraiment très seule. Je suis abasourdie. Moi, aux notes habituellement hautes et assez fières, je me retrouve en retard, avec un travail qui pèse sur mes épaules déjà trop chargées par le poids du remords et de la fatigue. Cette structure que je m’étais imposée s’est affaissée, s’est éboulée. Et moi, je suis la victime de ce désastre, mais aussi la responsable de la catastrophe, et savez-vous, je suis piégée sous l’éboulement.

Recette

3 mars 2008, 10:16 PM

Écrire est une tâche ingrate. On verse notre âme au complet dans un texte, il nous moule, et puis il crame, et tout est à recommencer. Le gâteau brûle, la chimie est ratée, la balance délicate entre les éléments n’a pas été respectée et ça y’est, j’ai fait couler le bateau. Alors que faire maintenant, avec les miettes ? En construire un autre, puis le glacer, le décorer, pour que d’autres l’apprécient et en demandent la recette. Mais cette recette, c’est un secret personnel que je ne peut pas me permettre de dévoiler, de peur que d’autres exploitent ce que j’ai osé m’approprier, et qu’ils découvrent qu’en fait, souvent, pour bien écrire, il suffit d’avoir un peu de temps, de l’émotion, et surtout, le plus grand secret, c’est d’avoir un bon lecteur.

Voitures

Jeudi 14 février, 2008. 10:22 PM

Entre deux voitures, tout d’un coup, le temps s’arrête. Entre deux automobiles qui roulent a toute vitesse, tout d’un coup, le néant. Silence, pause, photo d’un moment. Qu’est ce qui se passe quand une ambition est tuée, qu’elle tombe du ciel comme un oiseau sur lequel quelqu’un aurait tiré ? Qui sait…peut être que le cœur palpite, qu’il commence à battre comme un roulement de tambour, avant de se précipiter de la falaise vitale, plongeant dans le gouffre et laissant un corps sans soubresaut au fond de l’abîme. Tout d’un coup, le vide se fait dans mes pensées, qui ne germent plus comme les biannuelles pour lesquelles elles ont étés nommées. Des frissons courent, dansent le long de la chaîne de montagnes osseuses de mon dos et ma peau se dresse de fines bosses avec la pâleur froide du soleil matinal. Sous mon manteau de laine, j’ai chaud et froid à la fois, je frissonne et je sue, et je ne sais pas ce qui se passe. J’aperçois une jeune fille, aux yeux affolés, une casquette posée en coin sur la tête, la bouche entrouverte, avec un manteau blanc qui me regarde d’en face. Elle, comme moi, est coincée dans le temps. Puis, je cligne des yeux, et tout de suite, la vie se rattrape, les automobiles figées reprennent leur danse effrénée, se glissent en une longue traînée de couleurs métalliques devant mon expression abasourdie. Mais mon cerveau, dans sa mémoire humaine, attrape le moment avant qu’il ne se perde éternellement, et le recueille dans ma tête déjà a demie remplie, pour que je puisse le revoir quand je le voudrais, ou quand l’inspiration me viendra.

Aucun moment n’est perdu, tous sont classifiés, et ce sont ces moments, ces brefs éclats de vie illuminées par les néons d’une salle de classe, par le soleil d’été ou par la lumière d’un feu de bois, ces instants lumineux, ce sont eux qui valent la peine de vivre.

Limbes

Modifié : mardi, 15 janvier, 2008, 8:57 PM
dimanche, 20 janvier, 2008, 6:20 PM

Je flotte, entre la réalité et le rêve, sans trop savoir quoi faire. Derrière les rideaux de soie bourgogne, une voiture passe de temps à autre, et les phares illuminent, ô, si brièvement ma chambre. Les ombres jouent, changent quand je tourne la tête, donnant un air surréel au spectacle qui se déroule derrière mes paupières mi closes. Un léger bruit de statique se fait parfois entendre, provenant de mon ordinateur qui ronronne tout bas sous mon lit. Dans le silence presque complet, j’entends mon cœur qui bat. Bat bat bat. Et puis tout d’un coup, je ne l’entends presque plus, et je compte la cadence de mes respirations ; sept temps d’inspiration, sept temps d’exhalation. Un, deux, trois, quatre, mon corps se coule dans le matelas, je sens les barreaux de bois qui me supportent au dessus du sol, je sens le plancher d’arbre mort, et plus loin, deux étages plus bas, la terre froide m’accueille. Terre gelée, aux vers aveugles dont la vie est tellement vide et au dessus du toit, ciel d’un marine sali par les lumières de la ville. Et quand je cligne des yeux, je me vois d’un coup dans ma chambre, la main sur le ventre, la tête posée sur l’oreiller, comme une poupée de chiffon que quelqu’un aurait jetée là. De ma position de vol, du haut de la chambre d’où je me vois, je sors la main, pour sentir le souffle chaud qui sort de ma bouche entrouverte. Fantôme, j’ondule sur les vagues presque mortes de l’air, et je me regarde dormir. Si mon corps ouvrait les yeux, il verrait pendant un moment infiniment petit une ombre aux traits miroir souffler et puis disparaître, le temps d’un clin d’œil. Deux minutes plus tard, je ne me rappellerais même pas de la silhouette qui a vogué près du plafond. De cette perspective, mon existence au complet est remise en question. En fait, que suis-je vraiment ? Du peuple de la terre, je ne suis qu’un minuscule grain de sable sur une plage folle, toujours en mouvement. Je ne suis qu’une piètre étoile parmi tant d’autres qui se concurrencent toutes pour briller. Mon insignifiance est immense, mon rapport au restant de cet univers, lilliputien. Presque rien, quel impact puis-je avoir sur la terre ? Cette incertitude, c’est mon purgatoire, ma peine pour avoir été philosophe, pour avoir questionné ma vie. Je suis ici, aujourd’hui, je le serai demain, et qui sait ce qui m’arrivera. Que le monde me lance son pire ! Je relèverais le défi.

dimanche 23 mars 2008

Allo faible population de lecteurs! Ohlala. Ca fait longtemps que je n'ai pas ajoute de messages a ce blog...quand je rentrerai chez moi et que j'aurais de nouveau un acces internet plus libre, je ferais des ajouts, c'est certain. Entre temps, pour justifier mon retard...j'ai passe un magnifique sejour en Egypte et en Jordanie pour ce conge. Source d'sinpiration incroyable, c'est certain, mais aussi de desinspiration, si ce mot existe... Que dire face a l'immensite de la civilisation egyptienne, en regardant les pyramides qui nous rendent tellement miniscules, ou le temple de Karnak qui commemore des rois avec une puissance infinie? Vous verrez...

:)

A plus!

mercredi 16 janvier 2008

Flocons

Prof absente, classe vide, silence.

C’est tout.

La neige tombe, avec de plûmes givrées qui pleurent des larmes mondaines sur les joues des enfants. Danse, danse, comme les flocons de neige qui font une farandole au ralenti et qui fondent dès qu’ils atterrissent sur une joue chaude. Ces fragments qui s’accrochent au bout de tes cils pour y former une dentelle de glace, aussi délicate qu’elle est fragile. Tu ris avec des grands éclats, plus heureuse et insouciante que jamais et moi, je te regarde, et je résiste à la tentation de caresser ta peau rougie par le froid. Je te vois chantonner, si pleine de vie et je détourne la tête, sachant qu’un jeune homme t’attend pour t’emmener quelque part où vous parlerez et vous vous embrasserez. Et mon souffle s’accroche dans ma gorge en sachant que je ne serais pas là, et que cette personne que tu regarderas avec tant d’amour, ce ne sera pas moi.

jeudi 3 janvier 2008

12/31/2007, 3h30 du matin

12/31/2007 3:30:00 AM

Voilà deux heures que je suis réveillée, que je cherche le sommeil. Ma sœur a eu un cauchemar et maintenant elle dort à côté de moi, paisiblement. Je me lève, je marche les quelques pas jusqu’à la fenêtre et je regarde le monde dehors, qui repose lui aussi. Une voiture passe, l’un des rares signes de vie que je vois à cette heure ci. Je scrute le parc enneigé, en espérant que le renard qui y habite se promène. Sans mes lunettes, je ne vois pas grand chose, que quelques spectres qui dansent. Avec les précieux bouts de verre devant mes yeux, je me résigne, déçue, au fait que les ombres ne sont que celles des branches d’arbres dénudées qui valsent avec le vent. Je ne peux pas voir d’étoiles, car le ciel est de la couleur sale de la lumière des lampadaires de rues. Mais pourquoi regarder au delà de la vitre froide ? Je pourrais tout aussi bien rester derrière mes rideaux, me cacher du monde qui dort et fixer sans voir les choses qui confectionnent ma chambre. Ne comprends tu pas, cher personne intérieure, ma conscience muette, que ma vie est faite de regards ? Regards sur le monde, traduits en mots et collés sur écran pour ne pas trop mourir. Deux heures sans dormir, d’autres à venir. Que faire ?

Sans logique...

N’importe quoi, c’est ce que je raconte, sans retenue, sans pudeur, sans la moindre inquiétude. Une douce chaleur engourdit ma gorge et l’air que j’expire sent la musique et la poésie. Une autre mélodie entièrement joue dans ma tête, une qui n’a ni notes ni rimes, qui murmure tout simplement, tout bas dans mon esprit, comme le satiné chuchotement de l’amour. Et cette émotion que je ne puis nommer, qui me remplit à la fois de tendresse et de pleurs saccagés, elle me dévore de sa voracité intellectuelle. Est ce toi, amour dansant, amour charmant, dont le seul sourire me fait fondre, est ce toi qui luit dans mes pensées comme un papillon de nuit caressé de lune ? Je ne le sais, mais cette liberté d’esprit ne vient pas toujours, et quand je le désire le moins. Veni, Veci, Vidi, je suis venue, j’ai vu, j’ai conquis. Toi, tu n’en a pas fait moins car encore je garde en moi le brûlant souvenir du désir qui voletait dans tes yeux sombres lorsque tu m’a vu, et que tu as ri de mes plaisanteries. Ton bras, si ferme, ta volonté l’est encore plus et te voilà convaincu de choses impensables. Ah, trop de sucre, trop d’alcool légèrement fermenté, je ne fais aucun sens. Que dites vous, chers lecteurs aux yeux pochés ? Vous vous en foutez du sens de mes phrases ? Merci, mais je préfère garder une semblance de logique. Je m’exile sous mon duvet de bêtes déplumées, j’attendrai la lumière limpide du soleil d’hiver pour me manifester à nouveau.

Chanson

J’ai une chanson, une qui envahit mon esprit tout entier, qui m’empêche de retourner à mon état normal de somnolence. Cette mélodie, douce et avare, qui s’empare sans ménage de mon cœur et le laisse dépourvu, privé d’émotions, c’est un cadeau que je ne voulais pas. Mais maintenant, j’en suis prisonnière, plus moyen de m’échapper de ce piège de rêve. Chante mon âme, livre tout au monde, sans me laisser mes secrets, et je ne puis rien y faire. Et en fait, pourquoi faire quelque chose ?