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J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

lundi 28 avril 2008

Pluie

23 avril 2008, 21h38

Les gouttes tombent, glissent, coulent du ciel, frappant l’air de ma chambre de leur petit bruit régulier. La fenêtre est ouverte et un vent léger me caresse la nuque, perlée de gouttes de sueur froide, plus froide même que la pluie. Les rideaux levés, je contemple à travers le moustiquaire tacheté d’eau la faible lumière rosâtre d’un ciel qui devrait être noir et ma vision se brouille quand il glisse sur le grand miroir posé contre un mur. Je m’étends sur le futon qui me sert temporairement de lit et je m’étire, luxueusement, comme une chatte langoureuse. Mon regard glisse et tombe sur la couleur blafarde de mes hanches qui se détachent du drap rouge bourgogne, rendu noir par l’obscurité. Les os de mon bassin relèvent ma peau comme si c’était un tissu tendu sur des piquets et cette peau, qui paraît morte et pâle sous le peu de lumière est douce sous mes doigts, et elle frémit un peu sous le contact de mes doigts. J’arque le dos d’un mouvement fluide, et je deviens un croissant de lune à la forme pas tout à fait parfaite, les bras en ligne molle autour de ma tête Mes muscles et mes os prennent un moment à s’ajuster à cette nouvelle position et une grande torpeur m’envahit. Il serait tellement plus simple de m’endormir sans me réveiller que de devoir penser, et répondre aux exigences muettes imposées par les autres et par moi-même. J’ai l’impression de voir ma vie comme un album photo, les meilleurs moments capturés, les autres, cachés dans la brume du souvenir, mais omniprésents. Ils reviennent me hanter lorsque je me sens flotter trop haut, me rappellent à la réalité et me disent que non, je ne peux pas encore abandonner. Je me sens lasse, lasse de ce travail et enfin, je laisse mon physique reprendre le dessus, je permets à mon corps de m’imposer un repos, et je ferme les yeux. Peut être qu’un jour, je les ouvrirais à nouveau…

Doute - version II

12 avril 2008, 23h31
13 avril 2008, 18h53


incertaine de tout,
de toi
d’Eux
de moi
et j’ai peur
-
tellement peur
-
de me confier
à quelqu’un
de crainte
qu’ils me disent que
* tout ira mieux, ça passera

__

yeux Ouverts,
yeux fermés.
Pourquoi regarder au delà ?

__

qui sait ce qui est réalité
ce qui est une fantaisie
ce qui est un but à atteindre
ce qui est utopique, une illusion.
je n’oserai prétendre que je
détient cette clé…





__

balance délicate
interrompue
par un moment trop bref
-
un éclat de vie
ratée
négligée
l’insouciance de l’oubli

__

C’est un doute accablant
un émoi étrange
Un soupçon
-
je ne serais donc pas la seule,
il y en aurait d’autres de ces gens,
d’autres Rêveurs ?

lundi 14 avril 2008

Doute

12 avril 2008, 23h31
13 avril 2008, 18h53
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incertaine de tout,
de toi
d’Eux
de moi
et j’ai peur
-
tellement peur
-
de me confier
à quelqu’un
de crainte
qu’ils me disent que
* tout ira mieux, ça passera

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Ps. Mon texte était espacé d'une façon différente il était une fois...mais je n'ai pas réussi à le faire sur Blogspot. Envoyez moi un courriel si vous voules la version originale.

vendredi 11 avril 2008

Mots vides

8 février 2008
24 mars 2008, 12h53
3 avril 2008, 22h30 PM
7 avril 2008, 12h08 PM, 21h55 PM

Bof. C’est vraiment ça. Je ne sais pas trop quoi écrire, je suis à sec, c’est la canicule. Alors là, je regarde la feuille et j’ai mal au ventre, la nausée, la tête qui tourne. Tellement blanche cette feuille, tellement nue, et elle risque de l’être encore longtemps. L’inspiration, celle qui m’avait poussée à écrire, semble m’avoir abandonnée, et maintenant, je tente futilement de remplir un espace trop vide, qui m’embête et me gêne avec sa blancheur. Être à court d’idées, pour quelqu’un qui dépend de l’écriture pour survivre, c’est terrible. Le vide me brûle de son dénuement, m’abat de sa passivité nostalgique, et je voudrais pouvoir écrire quelque chose de long, d’élaboré, un texte qui me défoulera et qui me permettra de prendre une grande bouffée d’air frais et de revenir à la surface de mes songes. Je suis en orbite, isolée de moi-même et j’attends que la lune vienne éclairer ma solitude d’un rayon d’inspiration pour qu’enfin, j’ai quelque chose à dire, au lieu de me plaindre. Mais je me sens tellement écrasée par ce manque d’inspiration que je ne sais pas quoi faire et je me promène sur l’esplanade de mes rêves, en espérant qu’une bonne idée arrivera, que les mots seront près à accoucher et à s’étendre sur cette plage infiniment blanche. Cette vie me désespère, me rends malheureuse et je que quand je n’arrive pas à écrire, je suis de mauvaise humeur, je suis vache avec tout le monde, la vie va mal et les jours sont insupportablement longs. Je veux arracher les mots de mon gosier, même si cette naissance prématurée ne leur laissera pas le temps de s’épanouir et qu’ils en seront chétifs et laids. Puis tout d’un coup, comme ça, spontanément, des mots viennent, inondent ma conscience, bourdonnent dans ma tête, réclament de l’attention, pour que je les écrivent et qu’ils puissent retrouver leur état de platitude habituelle. Donc je les écris. Mais j’ai l’impression, en lisant mon texte, de ne rien dire, de manquer de contenu, je sens comme un vide devant cette page qui me remplissait souvent de fierté. C’est vide, c’est laid, c’est fade, je ne sais pas trop ce que c’est vraiment, mais je n’en suis pas satisfaite. Et là, je me fâche. J’en ai ras le bol d’écrire de la merde, de ne pas aimer ce que j’écris, je suis frustrée, je tourne en rond et je sens monter en moi le grondement sourd d’un cri de haine et de fureur. Je marche sur la fine ligne entre le désespoir et la folie pure, me demandant ce que j’ai fait pour mériter un sort comme celui-ci, une sécheresse intellectuelle qui ne me permet plus de m’exprimer. Je flotte dans le néant spirituel, la tête rempli d’un bourdonnement immoral et je veux juste éteindre les pensées qui dansent dans mon crâne, je voudrais pouvoir cesser cette panne cérébrale qui m’emprisonne. Ces désirs sont futiles, ridicules, car je sais que tant que je vivrais, des corbeaux et des mésanges chemineront côte à côte dans cette folle imagination qu’est la mienne, et que même si de temps en temps, mes idées rentrent en hibernation, je sais que comme les perce-neiges, elles ressortiront quand le soleil illuminera mes yeux à nouveau.

lundi 7 avril 2008

Sol

24 mars 2008, 12:44 PM

Ce sol, sur lequel je m’étends de tout mon long, m’offre son support, et je ferme les yeux. Ce plancher de bois blanc me porte et je me coule dans les planches en faisant le vide dans mes pensées pour un bref moment, sans me soucier des choses qu’il me reste à faire. Je contemple le plafond blanc, les piles de linge à moitié pliées qui m’entourent et je me dit que finalement, trouver un endroit paisible n’est pas si compliqué. La paix est intérieure, et même dans un endroit peuplé, plein de bruits, c’est mon retrait interne qui me donne la sérénité. Il ne suffit pas d’être assise seule, dans le silence, l’odeur d’un encens vital m’entourant ; il faut pouvoir vider l’esprit, penser à autre chose qu’à soi-même et pouvoir, en cela, se sentir heureux. Être seule dans une foule, me déconnecter de temps en temps de l’univers, s’en foutre de ce que les autres font de leur journée, c’est cela qui me permet de voir le monde comme il est vraiment, et de l’aimer.

Prof

Silence dans la classe.

Toutes cachées au fin fond de nos pensées.

On ne sait pas trop quoi dire, quoi faire.

Comment réagir à une nouvelle imprévisible ?

Que faire ?

Un professeur qui n’est pas là, ça se sent quand on rentre dans une classe. Super, c’est une remplaçante aujourd’hui, on aura peut être du temps libre. Non, cette prof, elle nous laisse toujours du travail à faire quand elle n’est pas là. Crotte.
Cette absence d’autorité, ça se sent, on la discerne dans l’atmosphère. Au début, ça va, on fait le travail laissé et puis on fait quelque chose d’autre, on niaise sur Internet, on fout rien, on perd notre temps. Mais après un certain temps, deux ou trois cours, les profs nous manquent vraiment. On en a assez des exercices réchauffés, ou des périodes où on ne sait plus trop quoi faire, on veut revoir un prof qu’on connaît, qui est sympa, qui donne des cours intéressants.
On se rend compte alors à quel point les professeurs font partie de notre vie. Et on espère qu’elle va bien, qu’elle reviendra bientôt, parce qu’elle nous manque beaucoup, cette prof qui avait l’air de se demander si on allait l’écouter un jour. Une femme qui a gagné notre confiance, qui enseignait bien, qui semblait comprendre notre lassitude extrême certains jours et notre énergie folle d’autres fois. C’est nul une classe de français sans la prof avec qui nous avons commencé l’année, parce qu’elle faisait partie de notre journée, et qu’elle nous offrait cinq minutes de rien au début d’une période, cinq minutes qui donnaient un répit pendant un petit moment.
Discussion philosophiques, analyses de personnages, blagues, débat sur le charme d’un capitaine anglais, lecture d’un classique, cette classe, il lui manquera quelque chose maintenant.

Un espace vide.

C’est un peu ça.

Comment le combler ?

Mme C., vous nous manquez. Beaucoup. Une classe de français, c’est le prof et les élèves, mais dans notre cas, le prof est absent, et c’est dur de remplir la place que vous preniez. Toutes nos pensées positives sont avec vous. Reposez-vous bien, guérissez-vous, et rappelez-vous que votre classe de dixième année attend votre retour avec impatience.

Éboulement

12 février 2008
(Biologie – travail – affiche de théâtre)

Tout, tout s’écroule. Mon mur si soigneusement construit s’autodétruit, s’affaiblit puis s’écroule complètement. Travaux, tests, examens, ils dansent une ronde endiablée et moqueuse dans ma tête engourdie. Ce retard m’a rattrapé, une menace d’un coup de fil, mes doigts s’agitent frénétiquement au dessus du clavier pour que je puisse rendre ce que je dois. Cette inquiétude m’oppresse, me dévore, et je ne sens aucune fierté face à mon travail. C’est un travail que j’exécute tout simplement parce qu’il faut le faire, que sinon, je perdrais des points et qu’en réalité, je n’ai pas la liberté de faire encore une bêtise. Mais là, franchement, je ne sais plus trop quoi faire. J’avais réussi à tenir mon image, à continuer à survivre, mais tout d’un coup, je doute de moi même et je me dis que finalement, je suis trop faible. Les larmes me brûlent les yeux et je me demande comment je vais pouvoir regarder la prof en face sans me mettre à pleurer. Tout s’écroule et je me retrouve dénudée, frissonnante sous un regard impatient qui veut que je valide, que je donne une excuse. D’habitude, je sais quoi dire, je sais ce qui m’achètera du temps, mais cette fois ci, c’est plus difficile, parce que je me sens vide, vide, une coque de moi même. Je suis comme un escargot qu’on aurait éviscéré, extirpé d’une coquille pour le voir se tortiller dans sa honte et son embarras. Je ne sais pas ce qui pourra me sauver, je me sens vraiment très seule. Je suis abasourdie. Moi, aux notes habituellement hautes et assez fières, je me retrouve en retard, avec un travail qui pèse sur mes épaules déjà trop chargées par le poids du remords et de la fatigue. Cette structure que je m’étais imposée s’est affaissée, s’est éboulée. Et moi, je suis la victime de ce désastre, mais aussi la responsable de la catastrophe, et savez-vous, je suis piégée sous l’éboulement.

Recette

3 mars 2008, 10:16 PM

Écrire est une tâche ingrate. On verse notre âme au complet dans un texte, il nous moule, et puis il crame, et tout est à recommencer. Le gâteau brûle, la chimie est ratée, la balance délicate entre les éléments n’a pas été respectée et ça y’est, j’ai fait couler le bateau. Alors que faire maintenant, avec les miettes ? En construire un autre, puis le glacer, le décorer, pour que d’autres l’apprécient et en demandent la recette. Mais cette recette, c’est un secret personnel que je ne peut pas me permettre de dévoiler, de peur que d’autres exploitent ce que j’ai osé m’approprier, et qu’ils découvrent qu’en fait, souvent, pour bien écrire, il suffit d’avoir un peu de temps, de l’émotion, et surtout, le plus grand secret, c’est d’avoir un bon lecteur.

Voitures

Jeudi 14 février, 2008. 10:22 PM

Entre deux voitures, tout d’un coup, le temps s’arrête. Entre deux automobiles qui roulent a toute vitesse, tout d’un coup, le néant. Silence, pause, photo d’un moment. Qu’est ce qui se passe quand une ambition est tuée, qu’elle tombe du ciel comme un oiseau sur lequel quelqu’un aurait tiré ? Qui sait…peut être que le cœur palpite, qu’il commence à battre comme un roulement de tambour, avant de se précipiter de la falaise vitale, plongeant dans le gouffre et laissant un corps sans soubresaut au fond de l’abîme. Tout d’un coup, le vide se fait dans mes pensées, qui ne germent plus comme les biannuelles pour lesquelles elles ont étés nommées. Des frissons courent, dansent le long de la chaîne de montagnes osseuses de mon dos et ma peau se dresse de fines bosses avec la pâleur froide du soleil matinal. Sous mon manteau de laine, j’ai chaud et froid à la fois, je frissonne et je sue, et je ne sais pas ce qui se passe. J’aperçois une jeune fille, aux yeux affolés, une casquette posée en coin sur la tête, la bouche entrouverte, avec un manteau blanc qui me regarde d’en face. Elle, comme moi, est coincée dans le temps. Puis, je cligne des yeux, et tout de suite, la vie se rattrape, les automobiles figées reprennent leur danse effrénée, se glissent en une longue traînée de couleurs métalliques devant mon expression abasourdie. Mais mon cerveau, dans sa mémoire humaine, attrape le moment avant qu’il ne se perde éternellement, et le recueille dans ma tête déjà a demie remplie, pour que je puisse le revoir quand je le voudrais, ou quand l’inspiration me viendra.

Aucun moment n’est perdu, tous sont classifiés, et ce sont ces moments, ces brefs éclats de vie illuminées par les néons d’une salle de classe, par le soleil d’été ou par la lumière d’un feu de bois, ces instants lumineux, ce sont eux qui valent la peine de vivre.

Limbes

Modifié : mardi, 15 janvier, 2008, 8:57 PM
dimanche, 20 janvier, 2008, 6:20 PM

Je flotte, entre la réalité et le rêve, sans trop savoir quoi faire. Derrière les rideaux de soie bourgogne, une voiture passe de temps à autre, et les phares illuminent, ô, si brièvement ma chambre. Les ombres jouent, changent quand je tourne la tête, donnant un air surréel au spectacle qui se déroule derrière mes paupières mi closes. Un léger bruit de statique se fait parfois entendre, provenant de mon ordinateur qui ronronne tout bas sous mon lit. Dans le silence presque complet, j’entends mon cœur qui bat. Bat bat bat. Et puis tout d’un coup, je ne l’entends presque plus, et je compte la cadence de mes respirations ; sept temps d’inspiration, sept temps d’exhalation. Un, deux, trois, quatre, mon corps se coule dans le matelas, je sens les barreaux de bois qui me supportent au dessus du sol, je sens le plancher d’arbre mort, et plus loin, deux étages plus bas, la terre froide m’accueille. Terre gelée, aux vers aveugles dont la vie est tellement vide et au dessus du toit, ciel d’un marine sali par les lumières de la ville. Et quand je cligne des yeux, je me vois d’un coup dans ma chambre, la main sur le ventre, la tête posée sur l’oreiller, comme une poupée de chiffon que quelqu’un aurait jetée là. De ma position de vol, du haut de la chambre d’où je me vois, je sors la main, pour sentir le souffle chaud qui sort de ma bouche entrouverte. Fantôme, j’ondule sur les vagues presque mortes de l’air, et je me regarde dormir. Si mon corps ouvrait les yeux, il verrait pendant un moment infiniment petit une ombre aux traits miroir souffler et puis disparaître, le temps d’un clin d’œil. Deux minutes plus tard, je ne me rappellerais même pas de la silhouette qui a vogué près du plafond. De cette perspective, mon existence au complet est remise en question. En fait, que suis-je vraiment ? Du peuple de la terre, je ne suis qu’un minuscule grain de sable sur une plage folle, toujours en mouvement. Je ne suis qu’une piètre étoile parmi tant d’autres qui se concurrencent toutes pour briller. Mon insignifiance est immense, mon rapport au restant de cet univers, lilliputien. Presque rien, quel impact puis-je avoir sur la terre ? Cette incertitude, c’est mon purgatoire, ma peine pour avoir été philosophe, pour avoir questionné ma vie. Je suis ici, aujourd’hui, je le serai demain, et qui sait ce qui m’arrivera. Que le monde me lance son pire ! Je relèverais le défi.