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J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

lundi 2 juin 2008

Poison

24 mai 2008, 22h22
30 mai 2008, 22h30
31 mai 2008, 23h00
1er juin 2008, 22h00

Un poison secret, odorant, sombre et riche. Des larmes, épaisses et crémeuses, qui coulent en flots, sortant des yeux fermés, dans une dégueulade putride et salée. Sur peau pâle, le carmin brille, et la douleur est saillante mais si satisfaisante. Ce secret intense est un éternel jeu de cache-cache, avec le métal scintillant qui plonge et reparaît, comme une vieille tâche que le temps a épargné, mais qui reviens à la lumière. Toxique, dangereux, un dur rappel à la réalité, une connexion avec une enveloppe matérielle dont le contenu semble fade, dont la surface est marquée pour détailler une dissociation.

Peur, j’ai tellement peur de retomber dans la noirceur à nouveau, que l’obscurité m’enveloppe comme une ancienne amie et que ma détermination et mon contrôle décident de partir au vent, loin, comme des hirondelles. Ce serait tellement plus facile de regagner son étreinte familière, de retourner m’asseoir dans l’ombre, avec les sensations aigres-douces. Non. Je ne veux pas y replonger, je veux rester là où je suis maintenant, sur le chemin tortueux de la guérison.

Dans mon cerveau papillonnent des corbeaux sombres, virevoltant à travers les pensées légères, comme une ombre sur un champ de tournesols. Ces corbeaux sont messagers, porteurs de mauvais présages, d’un venin auquel je ne peux pas résister, car il me rapporte un confort familier, un baiser violent. La caution part au vent, j’embrasse cette drogue comme une vieille amante, je la prends et je me l’offre, pour pouvoir continuer. Mais ceci est aussi ma défaite, parce que mon esprit y prend une satisfaction accrochante, périlleuse, qui me fait sombrer dans l’abîme. Je plonge dans le passé, dans de vieux souvenirs qui commencent tout juste à cicatriser et la guérison tranquille est bouleversée.

Je refuse de me laisser aller au complet, je retiens les rênes, pour ne pas permettre au physique d’emporter le dessus, pendant que mes pensées sont dans un état si fragile. Oui, cette fois-ci, l’ombre a gagné, mais je ne me lâcherais plus. Je vaincrais ce démon, et il ira se cacher, et encore plus, j’aiderais d’autres à l’exorciser. L’enfer, c’est moi même, mais avec encore de la détermination, un jour, je toucherai le ciel.

Mots II

31 mai 2008, 23h23
1er juin 2008, 16h23, 21h40

Quand je n’écris pas, je me sens misérable, pathétique, je me plains, et je me roule en boule au fond de mon lit, en position de fétus, serrant mes genoux contre ma poitrine. Il faudrait que quelqu’un ait la patience pour me serrer dans leurs bras, me laisser pleurer des larmes amères et brûlantes de frustration. Il faudrait quelqu’un qui ne me jugera pas, qui voudra bien me tenir, me garder contre eux, pour que je me permette de m’affaisser, de m’appuyer sur quelqu’un d’autre, au lieu de me tenir seule, tête haute même quand le poids du remords et de la déprime pèse. Je voudrais entendre le bruit lent de sa respiration et le battement régulier de son cœur, pouvoir poser la tête contre sa poitrine pour que je puisse me calmer, et sentir des bras m’encercler et me bercer doucement, ne demandant rien, pas de paroles, pas d’explications, pas de promesses, juste une présence réconfortante qui sera là, contre moi, jusqu’à ce que ça aille mieux.
Parfois, quand je rencontre une nouvelle personne, je détecte en eux la petite flamme constante de compassion que je cherche, et je me demande si cette personne pourrait être celle que je cherche, la muse qui me tiendra la main quand l’émotion veut me faire voler haut, et qui pourra me rendre l’inspiration. Quelqu’un qui s’assoira parterre avec moi, qui s’allongera à côté de moi et contemplera la vie, quelqu’un qui n’a pas peur que je pique une crise et que je devienne un danger, que j’aime sentir le froid de l’hiver sur ma peau nue, ou la chaleur d’une bouilloire. Je cherche quelqu’un qui voudra bien me compléter, me rassurer que je ne suis pas complètement cinglée, que ce n’est pas grave. Il me semble que je porte le poids du monde, la destinée des étoiles pâles, sur mes épaules, et que parfois, mon propre lot est si lourd que je vais m’écrouler. J’ai peur, tellement peur, de me confier à quelqu’un, au hasard, mais je sens que dans ma faiblesse et mon isolement, je me confierais au prochain venu, pour pouvoir partager un peu le fardeau que je prends moi-même. Prenez-moi, serrez-moi dans vos bras, offrez moi le silence, et consolez moi quand je ne parviens pas à cueillir la lune.
Une fille, incertaine, femme, passionnée, habitée par mille démons, se donne en cadeau à celui ou à celle qui voudra bien s’en charger. Je vous préviens, la charge sera parfois lourde, mais je peux vous garantir des discussions intellectuelles, des moments de silence, de l’admiration, des caprices, de temps en temps. Prenez-moi comme je suis, c’est tout ce que je peux donner. Je n’ai rien de plus que mon esprit épuré par toutes les émotions que j’ai posé sur papier, rien d’autre que mon corps meurtri par des nuits passées recroquevillée sur moi-même. Et puis aussi, plus précieuse que mon corps, mon temple, je joue dans la partie avec ma dernière offrande; l’amour que j’ai un peu partagé, mais dont il reste encore tant de réserves qui attendent la bonne personne. Je mendie un peu d’affection, je prostitue mon âme pour tenter de remplir le trou qui me semble béant. Ce sacrifice me ramènera peut être, me fera vivre mon âge, au lieu d’être comme une louve scarifiée par les années. Tout ce que je demande, c’est quelqu’un pour m’accompagner. Ne me laissez pas seule…