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J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

mercredi 5 janvier 2011

Et voilà.

05.01.11, 23h40

C’est comme ça que je sais que ça arrive :
Assise, entrain de travailler, de lire ou de parler, et tout d’un coup les larmes me piquent un peu les yeux. Ca fait une heure que je me sens baisser, faiblir un peu. Et là, tout d’un coup ça arrive, ça me tape, ça me gifle :
Lassitude extrême, et tout simplement, ça va mal. Je ne sais pas l’expliquer exactement, je ne sais pas trop quoi dire.

Personne n’a jamais dit que la vie était facile, c’est vrai. Peut être que c’est moi qui me complique les choses, qui rend tout ça plus difficile, plus inquiétant. Je voudrais tout recommencer, me retrouver au début de ce semestre de merde, où tout ce qui avait internalisé depuis si longtemps est sorti quand j’ai perdu mon contrôle et j’ai ouvert la bouche, expliquant enfin que ça n’allait pas bien.

Je voudrais me retrouver au début, avant d’avoir dégringolé la côte comme si le diable lui-même me tirait dans son royaume, avant que mon château de cartes s’écroule autour de moi comme les ruines d’une civilisation et que je me retrouve dénudée et perdue. Je voudrais tant effacer cette (re)chute et me retrouver en haut de la côte, observant la ligne de l’horizon, certaine qu’elle s’approchait.

Effacer, tout effacer, d’un coup de gomme, et retracer au crayon, tellement délicatement, consolider avec des traits plus forts avant de finir le contour au stylo, un produit fini et bien fait, qui peut se construire sur une vraie fondation cette fois ci.

Les autres sont partis, je me retrouve face à un écran qui m’avait apporté tant de répit, sachant que je suis aimée, mais sans pourtant pouvoir m’aimer moi-même, là maintenant.

Une rechute coulée dans le moule de quelques mois, avec des hauts (si rapides, si vifs, si vivants) et des bas (…) et me voilà face à une nouvelle année. Une bonne dose d’optimisme, certains me disent que c’est ce qu’il me faut, ça et quelques vitamines, plus d’exercice, plus de communication et d’écoute, et des sourires. Dans mes meilleurs moments, j’y crois avec tant de certitude, mais c’est trop facile. Les moments les plus hauts sont précisément ceux que j’aime, que je peux tolérer et survivre.

…Si seulement j’arrivais à y croire dans un moment comme maintenant.

Femme

16.12.10, 2306h (heure de Montréal…ou est-ce l’heure de Paris ? Ou tout simplement l’heure océanique/internationale puisque j’étais au dessus de l’eau ?)

Un corps. Appuyé, pressé contre le mien, doux, si doux, comme le baiser déposé sur mes lèvres par la suite, aussi parfumé que ses cheveux entremêlés aux miens, aussi bienvenu que la relâche qui vient enfin quand je me permets d’être moi-même.

On me demande souvent si j’ai un amant, un copain, un homme dans ma vie. Amant. Copain. Homme. Tout au masculin. Et à chaque fois, je me demande comment dire que c’est plus compliqué que tout ça, que les hommes – que j’apprécie, tout de même – ne me sont pas aussi désirables que les femmes.

Sa voix, qui chuchote tout doucement dans mon oreille. « Ca m’a manqué, ça », dit-elle, m’embrassant à pleine bouche, faisant courir sa main sur ma poitrine, respirant mon haleine comme j’avale la sienne, dos au mur tandis qu’à côté, les gens rigolent et parlent fort.

Comment expliquer, à ceux qui ne voudraient pas comprendre, pour qui c’est un tabou, qu’une femme puisse tant allumer le désir au plus profond de moi, faire gronder un feu internalisé depuis plusieurs années ?

Doucement, tellement délicatement, une main qui court le long de mon dos, l’expression de ce que je n’ai jamais raconté, l’ultimatum de l’interdit. Une femme, pour qui je suis autant un interdit qu’elle l’est pour moi.

Deux corps qui se pressent l’un contre l’autre, dans des gestes qui semblent les plus naturels au monde, sentiments authentiques et passionnés. Comment ce long baiser peut il être tellement scandaleux, quand il nous fait autant plaisir à l’une qu’à l’autre ?

Nous nous sommes parlées, nous deux. Poussée par deux amies, qui nous voyaient tourner en rond l’une autour de l’autre, comme deux lionnes qui n’osent s’affronter, mais qui sont toutes aussi jalouses et possessives, nous avons tournoyé autour de la question avant de nous placer face à face.

Honnêteté, admettre que je ne sais pas ce que je fais, que je ne sais pas comment aimer quelqu’un pour plus que quelques semaines avant de courir au loin, de crainte que je ne m’associe trop, honnêteté. Admettre, aussi, que ça va mal, que je suis une femme (qui aime les femmes et qui se fragmente) en mille morceaux qui voudrait tant me joindre à une autre, sentir une haleine sur mon cou et une autre main glissée dans la mienne, un corps contre le mien pendant que je rêve. Tout ça, dévoilé petit-à-petit à celle assise devant moi, pour que nous puissions nous dire que nous allons poursuivre cette histoire, au lieu de tourner autour du pot et voler des baisers dans des bourrasques de neige.

Petits messages échangés par l’intermédiaire de plusieurs écrans, pour que nous puissions nous attacher l’une à l’autre, parler un peu, se découvrir. Musique jouée dans des chambres closes, remarques échangées sur des filmes, petits sourires en coin des autres qui nous contemplent (et nous moquent peut être un petit peu, en douceur et avec amitié). Petits sourires aussi face à mon écran, interpellés par ma petite sœur qui me dit que j’ai l’air heureuse.

Petit gros secret dévoilé part à part à une famille qui se veut aimante sans limites, mais qui ne comprend pas toujours, et qui ne sait pas trop penser. Moi même, je ne sais pas trop quoi en penser, mais pour une fois, je me dis que ce n’est pas grave, et je laisse le temps passer, plutôt que le perdre à trop songer. On verra bien où tout cela mènera…