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J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

jeudi 9 juin 2011

Sur la pointe des pieds, à la bordure du rêve, dans le nuage d'une nouvelle année...

(Aujourd'hui, j'ai battu mon record personnel d'années et de journées vécues...)

Pas à pas, en petit pas bourré et grands sauts lancés, j'avance et je franchis.

Une nouvelle année qui arrive, une nouvelle année d'age qui, tout doucement, comme une mère qui caresse les cheveux d'un enfant qui dort, s'est blottit à côté de moi pendant que je regardais ailleurs.

Dix ans, et puis encore huit, et voilà que j'entame une dix-neuvième année depuis que j'ai franchi pour la première fois la frontière du rêve entre la non-vie et l'existence, et la borne que je passe cette fois-ci est bien plus grande et importante que celles que j'ai laissées derrière moi.

En regardant devant, je ne peux m'empêcher d'aussi regarder en arrière, de me souvenir, de penser et de repenser à ce que cette dernière année de vie, celle qui s'est passée tantôt doucement, tantôt douloureusement, m'a offerte.

Une année où tant de choses se sont passées;
Départ de chez moi pour me construire un nouveau chez-moi, de l'autre côté d'un océan si grand, si profond, si brutalement vaste que j'ai failli m'y perdre en partant.
Nouvelle vie, nouveaux amis, nouvelles amies, retrouvailles avec les anciens et découverte des nouveaux pour me sentir ballotée entre le passé vécu ici et le présent qui vit.
Vie vécue au jour le jour, avec des moments si puissants, si forts, si cruels parfois et doux d'autres fois qu'elle m'a laissé bouche bée et souffle coupé avec son passage.
Année passée avec parfois des nuées de larmes qui ne voulaient pas couler tant que je ne dormais pas pour que je me réveille ensuite noyée dans celles que le sommeil m'avait laissé verser.
Des mois où mon "moi" s'est perdu, puis redéfini, restructuré et reconstruit, une semaine de fou où tout a dégringolé pour qu'enfin, les mots s'échappent et que je tende la main.
Des moments si déchirants dans leur nécessité où la main que j'avais tendue fût prise et caressée, ou où elle s'est retirée de crainte de se brûler au regard et aux paroles des autres.
Les douleurs rondes et complètes comme des perles de mercure jaillies d'un thermomêtre d'émotions frappé contre l'asphalte d'un rêve brisé, qui m'ont rendue folle et incohérente dans mon incompréhension.
Moments passés dans la compagnie des autres ou dans les bras des amis qui ont refusé de me laisser tomber au fond du précipice que je voyais se créer.
Nuits passées à me questionner pour tenter de comprendre ce que je sentais et des matins où je me suis réveillée avec le sourire au lèvres et le coeur brûlant malgré le froid de l'autre côté de la fenêtre.
Tout cela, mais aussi les petits moments plus doux que le pull en cachemire d'un père et plus tendre que le vert timide d'un nouveau bourgeon qui se pointe au premier rayon pâle du soleil printanier.
Des matins où j'ai ouvert les yeux pour voir le visage endormi de quelqu'un que j'aime et contre qui je me suis blottie pour que sa chaleur m'enveloppe tout autant.
L'éclat d'un fou rire qui fuse dans une petite pièce close où tous peuvent être ceux qu'ils sont sous toutes ces façades qu'ils se sont construits.
Un petit baiser distrait sur le coin des lèvres ou un baiser volé entre deux mots avec un scintillement des yeux et une main qui se glisse dans la mienne.
Des longues heures passées à discuter avec un bon ami au coeur bien plus tendre que son expression de granit et qui se découvre petit à petit pour se laisser flatter.
Les applaudissements enfin entendus à la fin d'un semestre de cours pour voir un prof rougir de plaisir et sourire avant de souhaiter bonne chance à ces élèves qui l'ont écouté pendant des longs mois.
Le bruissement des feuilles chantant dans la fenêtre ouverte pour laisser danser l'air et rafraichir une petite chambre qui a tant vu dans une courte année scolaire.

Pendant l'année de mes dix-sept ans, tant de choses se sont passées - pour le meilleur ou pour le pire, le temps s'est écoulé et les moments ont fondus pour faire place à une nouvelle étape. Je me suis brisée (le coeur, entre autres) en mille morceaux, et les fragments ont recommencés a être ramassés et recollés, et je suis tombée follement, éperdument amoureuse.

Ce fût une longue année, je ne puis le nier, mais ce fût une année sentie et ressentie. Et j'ai survécu.

Alors, très chère Vie, traître maîtresse, vas-y. Offre-moi ce que tu as de plus beau, et défie moi avec ce que tu as de plus dur - je t'attends.

(...Je recommence demain.)