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J'ai créé ce blog pour permettre à d'autres de lire mes textes. S'il vous plait, ne vous gênez pas, commentez!

N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

samedi 31 mai 2008

Sensations

19 mai 2008, 20h15 environs

J’ai de la terre sur les mains, les cheveux éparpillés par le vent un peu froid qui joue dans les arbres, et je sens le jour tomber autour de moi. Ma couronne de vieux fil de fer rouge me donne une allure de folle, de martyre arrogante, mais ça ne me dérange pas tellement. La pierre est froide sous moi, et un côté plus pointu pince ma cuisse, mais je me sens véritablement en contact avec moi-même, et avec le monde. Dans l’air froid vole un sentiment brut de la nature et de la terre. Je suis ici, dans le moment, entrain d’écrire, avec de vieilles germes d’arbres tombées sur ma page, dansant avec me mots, mais l’instant est pur. Ce moment, je le farde pour un autre jour, où je voudrais peut être pleurer, et il me rapportera un souvenir vrai. L‘odeur de la terre après son dégel, terre sur mes mains, mélodie des branches dans le vent, les feuille qui frissonnent, lumière du ciel nuageux, avec des éclats de bleu qui foncent, clarté belle, céleste et éternelle. Un instant capturé, renaissant dans ma mémoire par tous les sens.

Contrôle

23 avril 2008, 21h24
24 mai 2008, 22h20

Je perds contrôle, je perds patience, et je me casse en de milliers de fragments.

Moi, qui d’habitude arrive à maintenir un calme travaillé, je me sens chuter dans une douce folie qui me berce par sa bizarrerie.

Perdre contrôle veut dire que j’oublie cette rigueur que je m’impose, que la structure qui me maintenait debout me laisse maintenant affaissée, comme une poupée de chiffon qu’un enfant a abandonné.

J’explose, je gueule, je perds complètement le peu de sanité qu’il me restait et je me laisse pleurer.

Moi. Pleurer.

Je ne pleure jamais. Je suis forte, je suis capable de tout survivre.

Qui reprendra une fille qui ne sait plus rester droite, courbée sous le poids de sa lamentation? Pliée sous le regret, et son contrôle gît sur sa peau ensanglantée.

Perte de respect pour moi-même. Perte d’amour propre. Perte de fierté. Perte de contrôle. Tout est perdu, tout est foutu.

Je retombe dans la noirceur.

Que va t’il se passer maintenant ?

mercredi 21 mai 2008

Prière

15 mai 2008, 22h09

Je supplie les dieux, s’ils existent, de me délivrer. Je veux être tenue, serrée à étouffer dans les bras de quelqu’un, parce qu’on a peur de me lâcher. Que si on me lâche, je vais me vaporiser, m’envoler loin, loin là-haut, dans l’infini, comme un nuage de fumée qui sort par une fenêtre ouverte. C’est plus simple que ça encore, parce qu’il ne me faut pas une fenêtre pour m’échapper et partir, non, une fente dans la façade suffit pour que je parte au loin, pour que mon esprit puisse glisser a travers les doigts de mon corps et se dissiper au loin, comme la fragrance d’un lilas qui se fane. Si on ne me retient pas, je danserai loin dans le ciel, et comme un ballon prit dans le vent, il faudra beaucoup de temps avant que je puisse redescendre de mon nuage. Je veux qu’on me tienne parce que je sait que l’ivresse des sommets me prendra, et qu’il sera bien plus facile de flotter que de rester bien ancrée sur terre. Gardez moi ici, laissez moi me promener encore longtemps le long de l’eau, et tenez moi la main comme a un petit enfant parce que sinon, je risque de faire une bêtise. Et qui sait, peut être qu’un jour, vous pourrez me laisser marcher seule et je resterai dans le moment. Je m’envolerai un jour, mais pas encore. Je veux voler loin, mais je veux aussi rester ici, sur terre, parce qu’il me reste encore tant d’amour et d’espoir, et cette ambition folle qui m’enivre et me fait penser que peut être que je peux encore changer quelque chose.

mardi 13 mai 2008

Chasse

10 mai 2008, 00h23

Je te vois, tu me vois, tu me regarde directement, détaillant mon corps, possessif. Ce regard me brûle, fait jouer une musique préhistorique, tribale, qui suit le rythme de mon cœur découvert et le mouvement régulier de mes hanches qui balancent de droite en gauche. Je suis chasseuse, je vais trouver ma proie, et la marquer, car elle est à moi seule, et je ne partage pas. Se cacher est inutile, mon instinct me dit où tu es, et je sais que tu sens mon esprit derrière le tien. Je guette, de partout, je vois tout ce qui se passe, et j’attends le moment propice pour prendre ce qui m’est propre, ce qui m’est destiné. Nous le savons tout les deux, je t’appartient, comme tu es à moi, et nous nous retrouverons ensemble. Un regard noir, un sourire narquois, comme si tu savais que je te suis, pareille à une lionne, et que je veux t’attraper et te garder. Un jour, je t’aurais, et je sais que tu te laissera prendre parce que toi aussi, tu en as assez d’attendre. Pourquoi allonger le chemin sinueux du destin? Je suis femelle, tu es mâle, tu me complètes et je te rends l’existence. Le tempo primitif et sensuel retourne au fond de la nature, jusqu’à la mère terre et le père ciel, à la tentation d’un jardin paradisiaque aux fruits interdits, aujourd’hui encore, le même son fait partir un écho dans ma tête. Moi, femme, je reviens à la chasse.

Regret

10 mai 2008, 23h30

Les jambes étendues devant moi, je regarde le plafond, que je vois à peine, et je sens mes yeux se rouler dans ma tête. Une odeur sournoise monte dans mes narines, un parfum de déception et de mépris, venant du fond de mon esprit et montant jusque dans ma tête transie. Le fantôme du regret se montre à moi et me nargue, me rappelant les gestes que je n’ai pas posés. Tant de paroles que je n’ai pas pu cracher, tant de mots que j’aurais voulu dire, mais qui sont restés pris dans ma gorge et m’ont étouffés. Maintenant ils devront se rendormir, ces rêves, et moi aussi, je voudrais tant sombrer dans l’insouciance de sommeil, mais celle-ci ne veut pas venir. Tout d’un coup, prise de panique, je cherche avec affolement les deux cachets qui me donneront un peu plus de calme, qui apaiseront un peu ce dragon qui traîne dans le bas de mon ventre, et qui engourdiront mon corps pour que je puisse peut être m’endormir. Deux dragées crayeuses, une gorgée d’eau, les lunettes posées à côté de mon lit, peut être que je pourrais enfin tomber dans le repos de la droguée, au rêves remplis de rien. Ces pilules offrent du répit après une douleur physique, mais pour les maux de la conscience, elles ne valent rien. Je dois m’y faire. Ce soir, comme hier, je regarderais le plafond et les lumières des voitures qui passent. Je ne dormirai pas. Je rêverai.

Mercure

4 mai 2008, 22h28
6 mai 2008, 22h26

Lentement, je coule, je me moule, en une forme floue qui change perpétuellement, et je me sens étrangement sereine, dans cet état de transformation continue. Je glisse le long d’une note de musique et je tombe en de longues gouttes d’argent, comme si j’étaient les larmes d’un archange métallique. Ces perles de vif-argent glissent le long de mon corps et forment un lac scintillant à mes pieds, un miroir éloquent aux ombres dansantes qui me montrent le monde, les sanglots d’un père et la bénédiction d’une nonne. L’élément volatile forme une membrane impeccable autour de moi, la robe argentée qui me couvrait est partie, et je suis dévoilée au milieu d’une couche de reflets irréprochables que la vie, cette poétesse éternelle, a formé. Je suis dressée, comme une statue, au centre de la réalité utopique et ma nudité attire le regard incandescent de l’Autorité, avec un grand A, le tyran qui veut s’approprier le monopole de l’espoir. Mais contre ce pouvoir, la Vie, dans sa sagesse infinie, m’a offerte un thermomètre existentiel, pour analyser la joie. Cette fois ci, la dominatrice recule, parce qu’elle sait qu’il sera plus difficile de me contrôler maintenant que je suis le mercure.