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N.B. Les textes sont placés du plus récent au plus vieux...
Pour pouvoir suivre la chronologie, le mieux est de commencer en 2007. Les textes qui commencent en 2009 sont peut être les plus crus et par conséquent, ce sont probablement ceux qui sont les plus choquants. C’est mon âme que je vous offre…

vendredi 28 août 2009

Chute

21 mars 2009, 15h38

J’ai chuté, j’ai dégringolé la courbe d’un coup, je me suis retrouvée basse, basse, loin sous la ligne du milieu. Ça m’a envahit d’un coup, ça m’a consommé entièrement, comme une feuille qui brûle dans une fournaise, et qui reste en cendres. Je ne sentais plus rien, je ne voyais plus qu’une abîme profonde, sans la moindre lumière. J’ai allumé un bâton d’encens, pour tenter de purifier la noirceur, y mettre des odeurs fortes qui exorciseraient mes démons internes, mais la pointe aux feux incarnés a été marquée contre ma peau par ma propre main, douleur cuisante, traîtresse de mes songes sombres. Les larmes, brûlantes, coulaient le long de ma figure, mon souffle court et inégal, dénonçant la chute fulgurante. Je ne pouvais plus respirer, plus reprendre un semblant de logique, recroquevillé sur le plancher de ma chambre, comme un enfant qui ne veut pas être né, qui se protège du monde extérieur. Impuissante, sanglotante, comme si j’avais été battue, hors de souffle et d’espoir, sans aucune vision plus loin que le moment présent de souffrance, de misère et du désespoir le plus complet. Dans ma main, l’épingle dorée dans la pénombre, un rappel physique, comme une main tendue. Tirée sur ma peau, elle laisse des traces invisibles dans la chambre noire, mais des traits lumineux dans ma vision. Malgré ça, je me retourne, comme un animal dans une cage trop petite, je cherche désespérément l’issue, retirant encore et encore l’épingle sur la chair. Je pousse les rideaux, je sens avec une pointe de répit le froid de la fenêtre contre mon visage fiévreux, contre mes paumes traîtres, de suite je me relève, je cherche encore un choc, ma tête saute contre le mur, frappée à répétition comme un tambour, offrant un son et un mal trop sourd pour m’aider. Sur la vitre, j’écris ce qui me passe par la tête, je tente d’exprimer l’ineffable, de noter l’indescriptible souffrance muette qui me dévore. Un exercice en futilité, car je ne sais pas quoi dire. Une vision claire, tout d’un coup. Prendre des somnifères, finir ce que j’ai commencé, me recoucher. Deux capsules avalées, des lignes écarlates tracées sur la base de mon corps, la plante de mes pieds, douleur marquée et nette, tranchante et précise, des marques rouges soigneusement nettoyées, je retrouve un peu mon calme, je me couche, le visage encore baigné de larmes, et lentement, elles commencent à sécher, le vide s’impose dans ma tête, et je sombre dans le néant d’un sommeil sans rêves.

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